La banque suisse UBS (UBS), dont la réputation de sérieux est sévèrement écornée, tente de rassurer investisseurs et analystes en annonçant vendredi s'attendre à un résultat trimestriel presque équilibré, mais la fuite des clients se poursuit.

La banque suisse UBS [[|ticker sym='UBS'|]], dont la réputation de sérieux est sévèrement écornée, tente de rassurer investisseurs et analystes en annonçant vendredi s'attendre à un résultat trimestriel presque équilibré, mais la fuite des clients se poursuit.

Après avoir observé le silence sur ses perspectives, UBS a annoncé s'attendre à un résultat «équilibré ou légèrement négatif» au deuxième trimestre et n'aura pas besoin d'être recapitalisé.

Le géant financier,, qui a terminé les trois premiers mois sur une perte de 11,6 milliards de francs suisses (11,58 G$ CAN) et cumule des dépréciations d'actifs de 37,4 G$, prévoit «d'atteindre ou de rester légèrement en retrait du seuil de rentabilité» pour le trimestre clôturé le 30 juin, a-t-il indiqué.

Longtemps attendue par les marchés, cette annonce a brièvement fait rebondir vendredi le titre UBS à la Bourse suisse, l'action ouvrant en hausse de plus de 7% pour se stabiliser en progression de 0,95% à 21,22 francs suisses.

La banque a profité d'un coup de pouce inattendu, en bénéficiant d'un crédit d'impôts d'environ 3 milliards de francs suisses, en raison de sa situation financière, qui a largement contribué à réduire les pertes de l'établissement.

Les précédentes estimations de perte variaient entre 2 et 4 milliards de francs suisses.

«Sans ce crédit d'impôts, une perte du même ordre aurait été enregistrée», a estimé Andreas Venditti, analyste à la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Les analystes de la banque Credit Suisse voient cette annonce comme «mitigée», ajoutant que le crédit d'impôts a permis de compenser les dépréciations d'actifs.

Les mauvaises nouvelles sont en effet loin d'être terminées. UBS a souligné que «la détérioration continue du marché a provoqué des dépréciations d'actifs et des pertes sur les positions à risques» de la banque d'affaires.

Ces ajustements ont en particulier touché l'exposition de la banque aux rehausseurs de crédit, dans laquelle UBS avait une exposition de 6,3 G$ au 31 mars.

Au total, la banque détient toujours pour près de 82 G$ d'actifs à risques, notamment des titres adossés à des crédits hypothécaires de mauvaise qualité.

UBS continue de lutter pour conserver ses clients. La banque a indiqué que sur la période l'afflux net d'argent frais a été négatif, en particulier en avril, sans toutefois avancer de chiffres.

Ces indications confirment les craintes des analystes qui estiment que l'image de sérieux de la banque, numéro un mondial de la gestion de fortune, est sévèrement écornée, non seulement par la crise des crédits hypothécaires à risques mais aussi par l'affaire de fraude fiscale aux États-Unis.

L'établissement helvétique avait déjà enregistré un reflux d'argent net de 12,8 milliards de francs suisses au cours du premier trimestre.

Toujours dans un effort de donner des gages sur un retour à la normale, le groupe avait annoncé mardi une refonte de sa direction, avec une séparation des pouvoirs entre la direction exécutive et le conseil d'administration, mettant fin à la concentration de pouvoir de l'ancien président Marcel Ospel.

Avec des marchés financiers dans la tourmente du subprime, UBS ne devrait pas retourner dans le vert avant 2009.

Selon les estimations des analystes, le groupe doit terminer l'exercice actuel sur une nouvelle perte entre 6,4 milliards et 9,4 milliards de francs suisses, avant de renouer avec le bénéfice en 2009 avec un profit net estimé autour de 8 milliards de francs suisses.

Les résultats au deuxième trimestre doivent être publiés, comme attendu, le 12 août.