La Bourse canadienne s'en est bien tirée en 2007. Mais les investisseurs qui ont un portefeuille de fonds communs diversifiés seront déçus. L'envol du huard a miné leur rendement à l'étranger.

La Bourse canadienne s'en est bien tirée en 2007. Mais les investisseurs qui ont un portefeuille de fonds communs diversifiés seront déçus. L'envol du huard a miné leur rendement à l'étranger.

Et les fonds d'obligations n'ont presque rien fait. Au total, plusieurs se contenteront de seulement 3% de rendement.

En apparence, l'année 2007 s'est terminée en beauté: Tous les grands indices boursiers du monde ont terminé l'année à la hausse, hormis celui du Japon.

Au Canada, l'indice S&P/TSX composé de la Bourse de Toronto a gagné 7,2%. En ajoutant les dividendes, cela fait presque 10% de rendement. Il s'agit là de la cinquième année consécutive de gain, du jamais vu en 20 ans!

Mais les apparences sont trompeuses Malgré ces belles statistiques, les investisseurs qui ont un portefeuille de fonds communs de placement diversifiés risquent de faire la grimace en regardant leur prochain relevé de compte.

La moitié des fonds communs sont dans le rouge pour 2007, selon les données de la firme d'évaluation de fonds Morningstar.

«La moyenne des investisseurs vont réaliser qu'ils n'ont pas fait beaucoup plus que 3% en 2007», prédit Sylvain De Champlain, président de De Champlain Services financiers.

Bien sûr, les fonds d'actions canadiennes s'en tirent honorablement, avec un rendement de 8%. Ils ont profité de la vague sans précédent de fusions et acquisitions qui a emporté 30 des plus grands noms de la Bourse, à forte prime.

Plus de la moitié des cibles d'acquisition se trouvaient dans le secteur des ressources, ce qui explique la performance étincelante des fonds spécialisés en ressources naturelles (13,6%).

Sur cinq ans, c'est justement la catégorie qui a été la plus payante. Rien d'étonnant considérant l'explosion du prix de l'or, du pétrole et de plusieurs autres matières premières.

À bout de souffle

Mais l'avancée de la Bourse canadienne en 2007 n'a été le fruit que d'une poignée de titres.

«Le marché manquait de souffle. Il y avait peu de profondeur», observe Pierre Lapointe, stratège adjoint à la Financière Banque Nationale.

Sans l'apport des sept plus grandes vedettes boursières (Research in Motion, Potash, Alcan, Encana, Suncor, BCE et Canadien National), le rendement de la Bourse aurait été négatif, a-t-il calculé.

C'est dire à quel point les gestionnaires devaient être au bon endroit pour profiter de la manne. Ceux qui étaient cantonnés dans les services financiers ont eu la vie dure, à cause de la crise des hypothèques à risque.

Les fonds de dividendes, souvent remplis d'actions de banques, y ont goûté plus particulièrement: le rendement médian de la catégorie actions à revenu se limite à 2,6%.

«Les fonds plus prudents ont moins bien fait que la plupart des fonds de croissance», souligne M. De Champlain.

Par exemple, les fonds qui ont une approche «valeur», comme ceux la famille Brandes, ont été ébranlés.

«En restant fidèles à leur philosophie de valeur stricte, les gestionnaires ont évité le lucratif secteur énergétique, tandis que leurs choix dans d'autres secteurs traversaient des moments difficiles», explique Christian Charest, éditeur adjoint chez Morningstar.

Côté revenus fixes, il ne s'est rien passé de bon en 2007. Les fonds d'obligations ont à peine livré 2,4%. C'est moins que le rendement de 3,6% des fonds de marché monétaire.

Ces obligations à court terme, considérés comme un endroit pour stationner son argent en toute sécurité, ne versent jamais de gros rendement. Cette année, ils se classent en haut du palmarès des catégories de fonds les plus payantes!

Plumés par le huard

D'autre part, les investisseurs canadiens n'ont pas pu goûter à la hausse des Bourses étrangères. Faut-il le rappeler, le huard a gagné 15% en 2007. Cette envolée a anéanti leur rendement à l'étranger.

Pour les investisseurs canadiens, l'Allemagne, l'Italie et Hong-Kong sont les seules places boursières majeures qui ont produit des rendements positifs, en devise canadienne, indique M. Lapointe.

Comme de fait, les fonds d'actions asiatiques figurent au sommet du classement des meilleures catégories de fonds, suivi par les fonds de marchés émergent qui investissent beaucoup en Asie.

Avec un rendement de 71%, le fonds Claymore BRIC (Brésil, Russie, Inde Chine) se trouve parmi les plus payants, toutes catégories confondues.

Mais évidemment, ce type de fonds à haut risque ne doit pas représenter une portion importante d'un portefeuille.

Et toutes les autres catégories de fonds étrangers sont dans le rouge: Europe -4,4%, États-Unis -10,8%, monde -5,3%.