Il faudra des années avant que le gouvernement fédéral ne soit en mesure d'accorder aux Canadiens ordinaires les diminutions d'impôts historiques qui ont été consenties aux entreprises en octobre, affirme le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.

Il faudra des années avant que le gouvernement fédéral ne soit en mesure d'accorder aux Canadiens ordinaires les diminutions d'impôts historiques qui ont été consenties aux entreprises en octobre, affirme le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.

Les Canadiens attendent d'un gouvernement conservateur qu'il apporte «du changement à long terme, des baisses d'impôts à long terme», affirme le ministre dans un entretien avec la Presse Canadienne.

Mais bien que le mini-budget du 30 octobre ait mis en branle un processus qui permettra aux entreprises canadiennes de se retrouver parmi les moins lourdement imposées des pays membres du G7, l'impôt des sociétés devant chuter à 15% d'ici 2012, les Canadiens devront patienter afin de profiter d'un répit fiscal du même ordre, a-t-il affirmé.

«Les Canadiens attendent du gouvernement conservateur que nous amenions du changement à long terme, des baisses d'impôts à long terme à grande échelle, a déclaré M. Flaherty. Nous l'avons fait au chapitre des entreprises, nous l'avons fait un peu en ce qui concerne l'impôt sur le revenu des particuliers, avec davantage à venir.»

Néanmoins, le ministre a reconnu que cela ne serait pas possible en 2008 parce qu'il ne s'attend pas à ce que le gouvernement profite d'importants excédents budgétaires lors des années à venir, en particulier après avoir mis de côté 10 G$ aux fins de la réduction de la dette durant la présente année fiscale.

«Les deux prochaines années sont plus près de la ligne d'équilibre, compte tenu des attentes plus modérées en terme de croissance économique, a-t-il expliqué. Mais je continue de croire que nous avons le potentiel de faire davantage en ce qui a trait à l'impôt sur le revenu des particuliers à long terme.»

Les observateurs prévoient pour la plupart un ralentissement de l'économie vers une croissance plus modeste, se situant entre deux et 2,5% en 2008, en partie parce que la baisse de régime prévue de l'économie américaine l'an prochain va se traduire par une baisse de la demande d'automobiles, de pièces automobiles, de métaux, de minéraux, de pétrole, de produits pétrochimiques, de charbon et de bois d'oeuvre en provenance du Canada, entre autres choses.

Compte tenu du ralentissement de l'économie canadienne et de la baisse attendue des bénéfices des entreprises, le trésor fédéral recevra probablement des centaines de millions de dollars, voire des milliards de dollars en moins en terme de revenus fiscaux.

Par ailleurs, bien qu'il ait donné peu d'indices quant à la teneur de son prochain budget, ce printemps, M. Flaherty a indiqué qu'il ne comporterait aucune initiative particulière pour venir au secours des secteurs manufacturier et forestier, en difficulté.

«Je ne suis pas en faveur de solutions symboliques qui ont une très courte durée de vie», a-t-il expliqué, affirmant que les gens qui croient que les problèmes affectant ces secteurs sont principalement causés par la vigueur du dollar, et seront de courte durée, ont tout simplement tort.