La revente de logements existants aux États-Unis a été bien meilleure qu'attendu en septembre, augmentant de 5,5% par rapport à août, pour s'établir à 5,18 millions à un rythme annuel.

La revente de logements existants aux États-Unis a été bien meilleure qu'attendu en septembre, augmentant de 5,5% par rapport à août, pour s'établir à 5,18 millions à un rythme annuel.

C'est ce qu'a indiqué vendredi le groupement national des agents immobiliers (NAR).

Les analystes tablaient sur une légère hausse, de moins de 1%, à 4,95 millions de transactions, après les 4,91 millions de ventes d'août.

Sur un an, les ventes affichent une hausse, de 1,4%, pour la première fois depuis novembre 2005.

En revanche, le prix médian de revente a continué sa baisse, reculant de 9% sur un an, pour revenir à 191 600 $ US.

«Il s'agit du prix le plus faible depuis avril 2004 quand il atteignait 186 500 $ US mais il est tiré vers le bas par les reventes de logements saisis», a indiqué Walter Molony du service de presse de la NAR.

Dans son communiqué, la NAR a expliqué la hausse des reventes par «les prix bas des logements et les faibles taux d'intérêt». Le chef économiste de la NAR, Lawrence Yun, a admis que «les ventes d'urgence (du fait de saisies) représentent 35 à 40% des transactions», ce qui a pour conséquence de faire baisser les prix puisque les biens «sont vendus moyennant de gros rabais».

«Une grande majorité - sinon sa totalité - de la hausse s'explique par la présence d'investisseurs vautours qui rachètent des maisons» saisies, a indiqué Ian Shepherdson, chef économiste de High Frequency Economics.

Du côté des stocks, le nombre de logements anciens disponibles sur le marché a diminué de 1,6% à 4,27 millions, ce qui représente 9,9 mois de commercialisation au rythme des ventes de septembre, contre 10,6 mois en août.

«Le crédit s'est resserré à la fin de septembre, mais cette amélioration démontre que les acheteurs qui étaient restés en retrait veulent revenir sur le marché pour faire un investissement à long terme pour l'avenir», a ajouté la NAR.

Les analystes se sont tous montrés pessimistes pour les mois à venir. «En surface, les chiffres semblent bons car les ventes sont en hausse et les stocks à la baisse mais en tenant compte du fait que les ventes d'urgence sont à l'origine de la hausse des ventes dans l'Ouest et dans une certaine mesure dans trois autres régions, on s'interroge sur la durée de ce rebond», a estimé James Dorsey de Global Insight.

Dans les mois à venir, «le resserrement du marché de l'emploi, du crédit devraient déprimer suffisamment la demande pour faire baisser les ventes», a-t-il ajouté.

Elsa Dargent, de Natixis, a abondé dans son sens, en prédisant elle aussi un rebond de «courte durée» en notant que les chiffres sur les ventes de logements sont annoncés avec un décalage d'un ou deux mois et reflètent donc la situation «avant la détérioration de la crise du crédit».

«Nous prévoyons un marché du logement fortement pénalisé par les restrictions du crédit dans les mois à venir», a-t-elle ajouté.