Le constructeur automobile japonais Nissan a divisé par deux sa prévision de résultat pour cette année et annoncé la suppression de 3500 emplois, en raison de la détérioration du marché mondial et de la hausse du yen.

Le constructeur automobile japonais Nissan a divisé par deux sa prévision de résultat pour cette année et annoncé la suppression de 3500 emplois, en raison de la détérioration du marché mondial et de la hausse du yen.

Détenu à 44% par le constructeur français Renault, Nissan a vu son bénéfice net chuter de 40,5% sur un an pour la période d'avril à septembre, à 126,3 milliards de yens (1,55 G$ CAN), a indiqué vendredi le constructeur.

Il attend un bénéfice net pour l'ensemble de l'exercice 2008/2009 divisé de plus de moitié par rapport à ses prévisions de la fin août, à 160 milliards de yens, contre 340 estimé à la fin du premier trimestre. Cette nouvelle prévision représente un plongeon de 66,8% par rapport au bénéfice net de Nissan en 2007-2008.

Au premier semestre, son chiffre d'affaires a aussi reculé de 3,9% sur un an à 4869,3 milliards de yens (60 G$ CAN) et son bénéfice d'exploitation de 47,8% à 191,6 milliards de yens. La marge d'exploitation du groupe ressort à 3,9%.

«La crise économique et financière mondiale a eu un profond impact sur l'ensemble de notre industrie, avec les conséquences sur le crédit et la chute de la confiance du consommateur comme principaux dommages», a commenté le PDG de Nissan et Renault, Carlos Ghosn, dans un communiqué.

C'est seulement la deuxième fois que Nissan est contraint d'abaisser ses prévisions de bénéfices depuis l'arrivée à sa tête de M. Ghosn en 1999.

Le groupe va réduire sa voilure pour s'adapter à la chute des ventes de voitures dans le monde, qui frappe l'ensemble de l'industrie automobile.

«Nous allons réduire notre volume de production mondial de plus de 200 000 unités dans nos usines aux États-Unis, au Japon et en Europe», a expliqué le vice-président Joji Tagawa lors d'une conférence de presse à Tokyo.

«D'ici la fin de décembre, 2500 emplois permanents aux États-Unis et à Barcelone seront supprimés, ainsi que 1000 emplois temporaires au Japon», a-t-il ajouté.

Ces chiffres tiennent compte de la suppression de 1300 postes à Barcelone (Espagne) en 2008, annoncé il y a quelques semaines. Quelque 1200 postes pourraient donc être supprimés aux États-Unis d'ici la fin de l'année.

Le groupe avait annoncé jeudi supprimer 780 emplois intérimaires au Japon. L'augmentation de 220 suppressions d'emplois d'un jour à l'autre correspond au renvoi d'intérimaires «dans l'usine de moteurs de Yokohama», dans la région de Tokyo, a précisé M. Tagawa.

Nissan a pourtant augmenté ses ventes sur le plan planétaire, avec 1,9 million de véhicules vendus dans le monde, un chiffre en progression de 4,7% sur un an. Mais il a écoulé moins de voitures sur ses principaux marchés, japonais (-4,3%) et américain (-3,4%).

Le groupe note bien une progression de sa part de marché aux États-Unis (0,9 point à 7,2%), mais déplore une nette dégradation des conditions du marché dans ce pays, avec une chute de 15,1% des ventes pour l'ensemble des constructeurs.

Nissan cite aussi un «impact négatif des taux de change internationaux» sur ses résultats, évoquant notamment la montée du yen face à un ensemble de devises, comme le rouble, le dollar canadien ou le dollar australien.

Nissan produit une bonne part de ses voitures au Japon et le yen fort pénalise ses exportations.