Jean-Marc Eustache s'attend à ce que Transat (T.TRZ.B) traverse sans trop de mal la zone de turbulences économiques actuelle.

Jean-Marc Eustache s'attend à ce que Transat [[|ticker sym='T.TRZ.B'|]] traverse sans trop de mal la zone de turbulences économiques actuelle.

«Aujourd'hui, je suis serein, je ne vois rien à l'horizon, même si on me dit qu'il est très sombre, je ne vois rien qui me rende extrêmement inquiet», a déclaré le président et chef de la direction de Transat au cours d'une téléconférence hier, à l'occasion de la divulgation des résultats du quatrième trimestre.

Les revenus de Transat ont augmenté de 16,2% au quatrième trimestre par rapport à la même période de l'exercice précédent et le bénéfice lié à l'exploitation a grimpé de 80% pour atteindre 15,9 millions de dollars.

M. Eustache a affirmé que les réservations pour la saison d'hiver étaient supérieures à ce qu'elles étaient l'année dernière à pareille date.

Il a ajouté qu'il avait vécu plusieurs périodes de récession et qu'il était également passé au travers les attentats de 1995 en France, les attentats terroristes du 11 septembre 2001 et de la crise du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) au Canada.

«Notre entreprise a toujours continué à se développer, a-t-il affirmé. Mon expérience de récession me dit que ça ne devrait pas se passer trop mal.»

Il a expliqué que beaucoup de clients de Transat étaient des fonctionnaires, des policiers, du personnel infirmier, des gens qui continuaient à travailler.

«Ils sont habitués à voyager assez régulièrement et je pense qu'ils vont continuer à voyager, a-t-il avancé. Peut-être vont-ils diminuer les dépenses dans les biens durables, mais le voyage, ça fait un peu partie des moeurs.»

Selon lui, les clients pourraient réduire les dépenses liées au voyage et choisir des forfaits Trois étoiles plutôt que des forfaits Quatre étoiles, mais continuer à voyager quand même. Il s'agira alors d'adapter l'offre aux besoins des clients.

«Nous avons un avantage dans notre pays, nous avons un hiver froid, a ajouté le grand patron de Transat. Rendus en février, même les plus durs, qui ont résisté à l'hiver, finissent par craquer et aller dans le sud.»

Transat entend quand même faire preuve de prudence. Ainsi, le voyagiste n'entend pas procéder à des acquisitions dans un proche avenir.

«S'il y a des acquisitions fantastiques à faire, nous allons regarder, mais je ne pense pas que ce soit le temps de faire des acquisitions», a déclaré M. Eustache.

Transat attendra également un peu avant de bâtir un nouvel hôtel sur un terrain acheté à Punta Cana. L'entreprise mettra plutôt l'accent sur l'amélioration de sa rentabilité. Même si les ventes sont prometteuses, l'entreprise s'attend à ce que les marges de 2009 soient inférieures à celles de 2008 en raison de l'affaiblissement de l'économie canadienne et de la concurrence accrue vers le Mexique et les Caraïbes.

En 2008, les revenus de Transat ont augmenté de 15% pour atteindre 3,5 milliards. Le bénéfice lié à l'exploitation a glissé de 18,4% pour se fixer à 57,5 millions, en raison surtout de la hausse rapide des prix du carburant.

Des éléments qui n'étaient pas liés à l'exploitation ont toutefois plombé les résultats de l'entreprise. C'est ainsi que le bénéfice net de 78,5 millions réalisé en 2007 s'est transformé en perte nette de 50 millions en 2008. Ce dernier résultat est notamment lié à une perte de 106,4 millions liée à la juste valeur marchande du programme de couverture mis en place par Transat pour se protéger contre les fluctuations des prix du carburant. En vertu des règles comptables, cette perte doit être placée dans les résultats. Par contre, selon les mêmes règles, un gain de 196,1 millions lié à la juste valeur du programme de couverture sur les devises ne peut pas être inscrit dans les résultats. Il doit plutôt être comptabilisé au bilan.

«Avec les nouvelles règles comptables, nous sommes obligés de dire des choses que, malheureusement, je trouve farfelues», a déploré M. Eustache.

Les résultats de 2008 comprennent également une dévaluation de 45,7 millions liée au papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Le titre de Transat n'a pas été échangé hier en raison d'une panne informatique majeure à la Bourse de Toronto.