Les concessionnaires automobiles québécois avouent être nerveux devant le sort incertain de l'industrie américaine et d'un plan de sauvetage mais ils s'estiment quand même choyés.

Les concessionnaires automobiles québécois avouent être nerveux devant le sort incertain de l'industrie américaine et d'un plan de sauvetage mais ils s'estiment quand même choyés.

C'est un peu ce qu'a confié Jacques Béchard, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, lors d'une entrevue avec LaPresseAffaires.com

Cette corporation représente 900 concessionnaires et 35 000 emplois. La situation de General Motors et de Chrysler a un important sur le moral des troupes.

«Je ne vous cacherai pas que nos concessionnaires sont inquiets compte tenu des incertitudes, indique M. Béchard. Sauf que je suis rassuré par la volonté ferme de la Maison-Blanche d'aller de l'avant avec un projet, que ce soit avec le plan de sauvetage de 700 G$ US ou un autre programme. Je pense qu'en bout de ligne, dans les prochaines semaines, nous aurons trouvé une porte de sortie.»

Il s'attend à ce que le gouvernement fédéral fasse sa part avec une aide ajustée pour les proportions du marché, ce qu'a déjà suggéré le ministre des Finances, Jim Flaherty.

De plus, l'industrie québécoise ne se porte pas aussi mal que l'on pourrait croire.

«Il y a un paradoxe, souligne Jacques Béchard. Globalement, nos ventes sont aussi bonnes que l'an dernier. Nous avons vendu 413 000 véhicules neufs au Québec en 2007. En octobre 2008, nous étions en avance de 7% et nous devrions terminer 2008 avec d'aussi bons chiffres que l'an dernier.»

À son avis, des taux d'intérêt plus favorable et une économie provinciale qui résiste bien à la récession permettent d'éviter la catastrophe. Mais pour combien de temps ?

«Les conditions permettant aux consommateurs d'acheter sont là mais il ne faudrait pas que toutes ces turbulences affectent la confiance à plus long terme, dit notre interlocuteur. Quel sera l'effet domino en provenance des États-Unis ?»

L'autre problème affronté par les concessionnaires est au niveau des stocks qui s'accumulent.

«Ce sont des hommes et femmes d'affaires qui supportent tous les risques de ce commerce, souligne M. Béchard. Le concessionnaire qui a 5 ou 6 millions de véhicules paie les intérêts. Le constructeur le pousse à en accepter davantage parce que ses stocks sont déjà trop importants avec la baisse importante des ventes aux États-Unis. Une bonne année aux États-Unis, c'est 17 millions de véhicules vendus et là, on s'attend à l'écoulement de 13 millions.»