Les dirigeants de nombreuses compagnies, depuis Microsoft et General Electric jusqu'au géant pharmaceutique à Schering-Plough Corp., soutiennent que l'incapacité du gouvernement américain de venir à la rescousse de l'industrie bancaire américaine menace «toute l'économie» à moins qu'un accord intervienne bientôt.

Les dirigeants de nombreuses compagnies, depuis Microsoft et General Electric jusqu'au géant pharmaceutique à Schering-Plough Corp., soutiennent que l'incapacité du gouvernement américain de venir à la rescousse de l'industrie bancaire américaine menace «toute l'économie» à moins qu'un accord intervienne bientôt.

«Les différents secteurs de l'économie sont liés de manière si complexe que nous devons nous rendre compte que toute l'économie est affectée par ce qui se produit ici», a indiqué Brad Smith, chef du contentieux de Microsoft au cours d'une entrevue après le rejet du plan Paulson, lundi, par la Chambre des représentants. Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor, souhaite obtenir l'aval des élus pour racheter les actifs douteux des sociétés financières de manière à débloquer le marché du crédit.

Les patrons des entreprises américaines ont fait écho au commentaire de M. Smith, lequel a précisé que c'était la première fois que Microsoft intervenait dans une affaire de législation financière. Les dirigeants d'entreprises ont exhorté les législateurs à mettre de côté les différences partisanes et à travailler pour restaurer le flux du crédit et la confiance sur les marchés financiers. Lundi, l'indice Standard&Poor's 500 a subi sa pire dégringolade depuis 1987 et le Dow Jones a reculé de 778 points, un sommet de tous les temps.

La crise de liquidités s'est répandue au-delà de Wall Street et elle menace maintenant les profits de nombre d'industries, depuis le détail jusqu'aux compagnies de technologie.

«C'est malheureux de voir que la chose a dégénéré en un tel gâchis», lance Fred Hassan, PDG de la société pharmaceutique Schering-Plough, à Kenilworth, au New Jersey. «Les probabilités de récession viennent d'augmenter», ajoute-t-il.

General Electric (GE), dont les secteurs d'activité embrassent l'immobilier, les services financiers aux consommateurs, l'aérospatiale, l'équipement énergétique, les médias et les soins de santé, a communiqué avec les leaders de la Chambre pour exprimer son soutien envers le plan de sauvetage, a précisé une personne au courant de l'initiative de GE.

La compagnie de Fairfield, au Connecticut, qui a réduit la semaine dernière ses prévisions de bénéfices de 2008 pour la deuxième fois cette année, soutient que des fonds doivent être injectés dans le système même si l'entreprise ne considère pas le projet de loi devant le Congrès comme étant parfait, a ajouté la source.

Les dirigeants d'entreprise s'attendaient lundi à ce que le projet de loi soit adopté et c'est la raison pour laquelle les compagnies n'ont pas fait de commentaires pour souligner l'importance de la législation, a indiqué M. Smith, de Microsoft.

«Je ne peux absolument pas le croire», s'est exclamé David Cosper, directeur financier de Sonic Automotive Inc., troisième détaillant d'automobiles aux États-Unis dont le titre est inscrit en Bourse. «Je ne crois pas que la Chambre sait ce qu'elle fait, dit-il. Nous avons besoin de ce plan, les marchés sont gelés, les banques changent de mains, c'est une crise. Je crois qu'ils laissent le projet en plan et qu'ils s'en vont faire une pause.»

Lundi, ce sont les titres des compagnies du secteur de l'informatique qui ont le plus écopé, l'indice composite NASDAQ chutant de 9,1% à 1983,73 points, pire glissade depuis l'éclatement de la bulle technologie en l'an 2000. Le même jour, l'action de Microsoft a perdu 8,7% alors que le titre d'Apple chutait de 18%, pire dégringolade en huit ans.

«Le marché tourne le dos à des titres plus risqués pour des investissements refuges tels que les biens de consommation, le tabac et les matières de base», soutient Ross Sandler, un analyste de RBC Capital Markets, à New York.

Hier, l'action de Microsoft a pris 6,72% à 26,69$ à la Bourse électronique NASDAQ.