En Ontario, on a failli interdire aux marchands de faire payer les femmes davantage que les hommes pour les coupes de cheveux, les articles de toilette et le nettoyage à sec.

En Ontario, on a failli interdire aux marchands de faire payer les femmes davantage que les hommes pour les coupes de cheveux, les articles de toilette et le nettoyage à sec.

En 2005, un projet de loi allant en ce sens a été approuvé en deuxième lecture à l'Assemblée législative. Des médias du monde entier se sont intéressés à l'affaire. Puis plus rien.

Vérification faite, le projet de loi est mort au feuilleton en 2007. Un an auparavant, le Toronto Star avait révélé que Lavalife et Quest, deux sites de rencontres en ligne, avaient embauché un lobbyiste de renom pour empêcher la loi d'être promulguée.

Ironiquement, leurs services n'étaient pas plus chers pour les femmes. Au contraire, leurs services de rencontres par téléphone sont gratuits pour elles, et payants pour les hommes. Mais ce modèle d'affaires aurait été mis en péril par une loi empêchant de pratiquer des prix différents sur la seule base du sexe.

Plusieurs juridictions, notamment des États américains et la Ville de New York, ont édicté de telles lois. En octobre dernier, en Finlande, quatre salons de coiffure ont été menacés d'amendes.

«Ils facturaient plus aux femmes qu'aux hommes, peu importe le temps nécessaire pour rendre le service», note Minna Lundell-Kiuru, du bureau de l'ombudsman en matière d'équité.

À l'évidence, les femmes ont souvent les cheveux plus longs que les hommes, ce qui exige plus de temps pour faire la mise en plis. «Un commerçant peut tout à fait demander plus cher dans ce cas», souligne Mme Lundell-Kiuru.

En somme, une femme ne devrait pas payer plus qu'un homme pour obtenir exactement le même service, explique Frances C. Whittelsey, journaliste américaine, ancienne du NY Times et auteure de Women Pay More.

Dans les services, il y a bien plus de place pour l'arbitraire, remarque Joanne Thomas Yaccato, présidente de The Thomas Yaccato Group, une firme aidant les entreprises à comprendre les consommatrices.

Selon ses recherches, les femmes paient aussi plus cher pour une foule de produits, sans s'en rendre compte la plupart du temps.