L'angoisse s'est transformée en colère vendredi chez les ouvriers de l'automobile, furieux que le Congrès ait recalé un plan d'aide destiné à sauver les constructeurs américains General Motors et Chrysler d'une faillite quasi-certaine.

L'angoisse s'est transformée en colère vendredi chez les ouvriers de l'automobile, furieux que le Congrès ait recalé un plan d'aide destiné à sauver les constructeurs américains General Motors et Chrysler d'une faillite quasi-certaine.

«Je me suis réveillé au milieu de la nuit à cause de tout ça», confie Erv Miller, qui travaille chez General Motors depuis 37 ans et adhère au Syndicat uni de l'automobile (UAW). «Je pense que ces sénateurs républicains ne voulaient rien d'autre que punir l'UAW», lâche-t-il.

Après des semaines de débats, un plan d'aide de 14 milliards de dollars approuvé par la Maison-Blanche et la Chambre des représentants a été rejeté tard jeudi soir au Sénat, bloqué par des sénateurs républicains qui ont accusé le syndicat de refuser de ramener les salaires chez les constructeurs américains au niveau de leurs concurrents étrangers.

«Vous voulez voir ma fiche de salaire. Je ne touche pas 73 dollars de l'heure», lance, en colère, Brian Larkin qui travaille à l'usine GM de Pontiac (Michigan, nord). «Les gens ne regardent pas les faits», dit-il.

Pat Hanlon, menacée de licenciement dans le Michigan après avoir perdu son emploi dans l'Indiana, se dit furieuse de l'hypocrisie des sénateurs à scruter la paye des ouvriers de l'automobile alors que les 538 élus du Congrès vont voir leur niveau de vie augmenter en janvier.

«Je suis bouleversée en tant que contribuable qu'ils puissent nous faire ça», dit-elle à l'AFP.

«Je pense qu'ils nous classent sous un statut différent que les autres sociétés qui ont de l'argent», ajoute-t-elle.

GM et Chrysler ont prévenu qu'ils pourraient manquer de liquidités dans les semaines qui viennent si le gouvernement ne leur vient pas en aide.

La Maison-Blanche a souligné vendredi qu'elle pourrait ponctionner dans le plan de sauvetage du système financier d'un montant de 700 milliards de dollars pour éviter un «dépôt de bilan immédiat» des constructeurs automobiles. Un dépôt de bilan que l'économie américaine ne «pourrait pas supporter».

A l'usine de Pontiac, les employés sont inquiets de perdre leurs emplois et leurs maisons mais ils sont encore plus furieux de la manière dont ils ont été traités par les sénateurs, souligne le président de l'UAW local, Doug Bowman.

«Les gens dans notre usine travaillent chaque jour. Ils doivent travailler 58 secondes par minute. Ils ne méritent pas un tel traitement», déplore-t-il.

«Je suis en colère», dit-il, «ces sénateurs ne semblent pas réaliser que si ces entreprises font faillite, cela va toucher chaque Etat américain», ajoute-t-il.