Alors que la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis secoue la planète financière, un rapport du Fonds monétaire international (FMI) soutient que le Canada devrait offrir plus d'options aux emprunteurs dont le bilan est moins reluisant.

Alors que la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis secoue la planète financière, un rapport du Fonds monétaire international (FMI) soutient que le Canada devrait offrir plus d'options aux emprunteurs dont le bilan est moins reluisant.

Dans son étude intitulée «Montrez-moi l'argent: l'accès à du financement pour les petits emprunteurs au Canada», l'économiste Vladimir Klyuev souligne que «la nature protégée et oligopolistique du système bancaire» a nui au développement du marché des hypothèques à risque au pays.

«Le secteur des prêts à risque est petit même quand on le compare au marché américain d'avant 2004, alors que les excès n'avaient pas encore commencé à miner cette idée fondamentalement sensée, écrit M. Klyuev. Il y a certainement de l'espace pour faire croître (le marché canadien). Il serait regrettable que ce marché naissant essuie un recul à cause des retombées de la crise du papier commercial ou des malheurs des prêts à risque aux États-Unis.»

Une meilleure offre de prêts hypothécaires non privilégiés permettrait aux immigrants récents et aux travailleurs autonomes d'acheter plus facilement une maison, souligne l'expert, qui reconnaît néanmoins qu'à 68,4%, la proportion de Canadiens propriétaires est comparable au taux américain.

Vladimir Klyuev concède aussi que le marché des prêts à risque s'est élargi ces dernières années au Canada et que l'entrée des grandes banques dans ce secteur pourrait porter atteinte à la stabilité du système financier canadien.

Capital de risque

L'auteur s'est aussi penché sur le financement des projets à haut risque des petites et moyennes entreprises (PME), dont les grandes institutions se détournent.

Selon M. Klyuev, le secteur canadien du capital de risque est moins performant que dans d'autres pays en raison notamment de la prépondérance des fonds de travailleurs, qui recherchent moins le rendement du fait que leurs investisseurs bénéficient de généreux crédits d'impôt.

Faciliter l'accès au crédit aux PME et aux particuliers dont la situation financière est plus difficile permettrait d'accroître l'efficacité de l'économie canadienne et de favoriser l'innovation, croit l'expert du FMI.