Les propos tenus par le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean St-Gelais, dans la foulée de la sentence imposée à Vincent Lacroix, ont eu l'heur d'irriter au plus haut point Me Serge Létourneau qui représente, avec son collègue Jacques Larochelle, les investisseurs floués dans Norbourg et Evolution par le biais d'un recours collectif.

Les propos tenus par le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean St-Gelais, dans la foulée de la sentence imposée à Vincent Lacroix, ont eu l'heur d'irriter au plus haut point Me Serge Létourneau qui représente, avec son collègue Jacques Larochelle, les investisseurs floués dans Norbourg et Evolution par le biais d'un recours collectif.

«Il nous ressort un plat réchauffé à l'extrême en disant qu'il voudrait que les investisseurs abandonnent leur recours collectif pour laisser procéder l'AMF contre les véritables responsables de cette histoire», a fait valoir Me Létourneau, en interview téléphonique.

Cette prétention et ces arguments ont été présentés au juge Robert Mongeon qui les a rejetés en permettant au recours collectif d'aller de l'avant et en suspendant le recours de l'AMF jusqu'à ce qu'il y ait un jugement sur le recours collectif, a ajouté l'avocat.

«Si M. St-Gelais croit en son recours judiciaire qui attaque les mêmes personnes et organisations que le nôtre, pourquoi n'indemnise-t-il pas les 9200 personnes», se demande l'avocat.

«Le jour où il va indemniser ces gens-là qui sont dans des situations impossibles, il n'y en aura plus de recours collectif et le recours de l'AMF va pouvoir être réactivé. Il va pouvoir récupérer l'argent auprès des véritables responsables, non seulement le capital des investisseurs, mais également les intérêts et tous les frais.»

Me Létourneau demande donc que, dans l'intervalle, l'AMF appuie la réclamation parce qu'il y a des gens qui ont 69-70 ans et qui peuvent difficilement retourner au travail.

«Le vol de Lacroix est le plus gros vol sans fusil que le Québec ait connu. La perte financière est énorme. On ne demande pas au gouvernement d'indemniser un point c'est tout, mais de supporter le délai inhérent au système judiciaire», a souligné Me Létourneau.

Surtout que le début du procès proprement dit pourrait ne s'amorcer qu'en septembre 2009, soit dans une vingtaine de mois, dans le meilleur des cas.