Jérôme Kerviel, le trader accusé par la Société Générale d'une «fraude» record, fait valoir qu'il n'est pas le seul à faire prendre des risques à sa banque, mais que d'autres traders ont agi de la même manière «à un moindre niveau».

Jérôme Kerviel, le trader accusé par la Société Générale d'une «fraude» record, fait valoir qu'il n'est pas le seul à faire prendre des risques à sa banque, mais que d'autres traders ont agi de la même manière «à un moindre niveau».

C'est ce qu' a indiqué lundi le procureur de Paris Jean-Claude Marin.

«Jérôme Kerviel reconnaît la matérialité des faits», tout en affirmant que «si ses positions étaient plus massives que d'autres, d'autres traders ont agi à un moindre niveau à l'instar de ce qu'il a accompli», a ajouté M. Marin lors d'une conférence de presse.

«Il lui semblait bénéficier d'une certaine tolérance» de la part de la banque, a aussi indiqué le procureur.

Selon Jérôme Kerviel, «ces dépassements se faisaient parfois à la marge des autorisations», a-t-il poursuivi.

«Il y a tout un travail d'investigation pour savoir qu'elles étaient les limites admises, quelles étaient les tolérances au-delà des limites admises?», a-t-il ajouté, rappelant que ces accusations portées à l'encontre d'autres traders faisaient partie de «l'organisation de la défense» de Jérôme Kerviel.

«Pour l'instant, nous n'avons aucune preuve», a souligné le procureur.

Il a précisé que les dernières prises de position du jeune homme dataient de vendredi 18 janvier.

«L'enquête ne démontre pas une absolue défaillance des systèmes (de protection, ndlr) de la Société générale», a souligné le procureur.

Toutefois, «l'information (judiciaire) qui va être ouverte portera nécessairement sur les interrogations et les réponses aux interrogations qu'ont posées les différents systèmes de contrôle», selon lui.

Selon l'enquête, «un certain nombre d'alertes ont été faites» par différents services qui semble-t-il ont «reçu des réponses falsifiées», a précisé le procureur.

Jérôme Kerviel, accusé par la Société Générale d'être l'auteur d'une «fraude» ayant coûté 4,9 milliards d'euros à sa banque, a admis devant les enquêteurs avoir agi pour «dissimuler» ses opérations sur le marché mais a nié tout enrichissement personnel, selon le procureur.

Après deux jours de garde à vue à la brigade financière, il est arrivé au pôle financier du Palais de Justice de Paris en milieu de journée. Selon ses avocats, son inculpation était probable. Le parquet a requis sa mise en détention.