Le président la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a estimé dimanche que les conditions étaient réunies pour un «retour de la confiance» dans le secteur bancaire, tout en estimant qu'il fallait «tout réviser» dans le système financier international.

Le président la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a estimé dimanche que les conditions étaient réunies pour un «retour de la confiance» dans le secteur bancaire, tout en estimant qu'il fallait «tout réviser» dans le système financier international.

«Les conditions sont remplies pour le retour de la confiance» grâce à l'action des différentes Banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine et la BCE, et aux plans de soutien des gouvernements européens, a déclaré M. Trichet dans une émission télévisée.

Interrogé sur la situation des établissements financiers en Europe, M. Trichet l'a jugée «en voie de normalisation», tout en refusant de dire s'il entrevoyait une issue rapide à la crise financière.

Le dirigeant a par ailleurs indiqué avoir tiré comme «leçon de la crise» qu'il fallait «tout réviser» dans le système financier international.

«Nous sommes en présence d'un système qui a manifestement dysfonctionné», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il «fallait tout réviser, sans aucun tabou et sans bouc émissaire».

M. Trichet a notamment dénoncé les «conflits d'intérêts» et les «anomalies» constatés chez les agences de notation et estimé plus globalement qu'il y avait eu «une sous-estimation de l'ampleur des risques» dans la finance internationale.

«J'attends beaucoup de la révision du système financier international», a déclaré M. Trichet, faisant allusion à la prochaine série de sommets consacrés à la crise financière et annoncés dimanche par le président américain et les dirigeants européens.

Il s'est déclaré «évidemment choqué» par la perte de 600 millions d'euros à la banque française, la Caisse d'Epargne, une affaire qui confirme, selon lui, que «d'immenses progrès sont à faire dans la gestion des risques» bancaires.

S'agissant de la situation économique mondiale, M. Trichet s'est refusé à utiliser le mot récession, évoquant un simple «ralentissement de la croissance», et a estimé, que même en l'absence de crise financière, une crise «liée au choc pétrolier et au choc des matières premières» était inévitable.

Le dirigeant a défendu l'action de la BCE tout au long de la crise financière et rejeté toute réorientation de sa politique.

«Nous sommes un inspirateur de confiance», a fait valoir le dirigeant, soulignant que la BCE avait fait des efforts «tout à fait extraordinaires» pendant la crise en injectant massivement des liquidités sur le marché interbancaire européen.

«Dans la période la plus récente, nous avons considérablement augmenté la capacité pour les banques de nous apporter des garanties pour obtenir des refinancements», a-t-il relevé.

Interrogé sur une éventuelle réorientation de la politique de la BCE vers la relance de la croissance, M. Trichet a défendu la ligne actuelle centrée sur la lutte contre l'inflation: «Nous ferons toujours le nécessaire pour pouvoir dire à nos concitoyens: +vous pouvez avoir confiance sur la stabilité des prix+».

«S'il n y avait pas les banques centrales, je vous laisse imaginer ce qu'on aurait dans les hauts et les bas, des inflations totalement vertigineuses et des déflations totalement absurdes», a-t-il justifié.

Enfin, M. Trichet s'est dit «persuadé» que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, au centre d'une enquête pour une affaire de népotisme présumé, n'avait «pas abusé de son pouvoir», et a assuré que cela «ne changerait rien» à la bonne marche du Fonds.