Ce sont les difficultés d'Icesave, filiale en ligne de Landsbanki, l'une des banques islandaises nationalisées la semaine dernière, qui ont fait éclater la crise entre Londres et Reykjavik.

Ce sont les difficultés d'Icesave, filiale en ligne de Landsbanki, l'une des banques islandaises nationalisées la semaine dernière, qui ont fait éclater la crise entre Londres et Reykjavik.

Alors que des dizaines de milliers d'épargnants anglais et néerlandais découvrent avec consternation en consultant le site internet de l'entreprise que leurs avoirs sont gelés, le premier ministre anglais, Gordon Brown, monte au front.

Les autorités islandaises ont trahi «non seulement leurs propres citoyens, mais aussi les Anglais», accuse le politicien, qui promet de venir en aide à ses concitoyens lésés.

Londres évoque la loi antiterroriste pour geler les avoirs de Landsbanki sur son territoire. Et force le transfert des avoirs d'une filiale anglaise de la première banque islandaise, Kaupthing, vers une banque néerlandaise.

L'opération fragilise la banque et pousse le gouvernement islandais à la nationaliser à son tour. Le premier ministre Geir Haarde, furieux, accuse M. Brown d'avoir précipité la chute de l'établissement et menace de poursuivre le pays pour récupérer les actifs perdus.

Depuis, les deux gouvernements ont sensiblement réduit le ton de leurs échanges, comme en témoigne une lettre transmise au cours du week-end par le premier ministre anglais.

«Cher Geir... À la lumière de nos fortes relations bilatérales, j'espère sincèrement qu'il sera possible de résoudre la présente situation rapidement, de manière constructive et coopérative», souligne-t-il.

Hier, dans la même veine, le gouvernement anglais a annoncé qu'il entendait prêter 100 millions de livres, soit 200 millions de dollars, aux autorités de Reykjavik «de manière à maximiser les remboursements aux créditeurs anglais» affectés par la déconvenue des banques islandaises. Le gouvernement hollandais avait adopté une approche similaire il y a quelques jours.

Ces mesures sont loin de résoudre la crise puisqu'elles ciblent essentiellement les particuliers et non les investisseurs institutionnels.

Les médias anglais rapportaient la semaine dernière que des organisations anglaises importantes, incluant une centaine de municipalités, avaient placé environ 2 milliards de dollars dans les banques islandaises. Et qu'elles ne savent pas aujourd'hui si elles vont pouvoir récupérer ces sommes. Dans certains cas, il s'agissait de l'argent devant servir à la rémunération du personnel.

Le gouvernement islandais martèle qu'il entend «faire face à ses responsabilités». Mais il demeure, en même temps, très évasif sur la question de savoir s'il pense être redevable de l'ensemble des dettes des banques nationalisées.

À lire demain dans La Presse Affaires

Les nouveaux Vikings torpillent les banques islandaises