Les groupes financiers Citigroup et Wells Fargo, qui se disputent le contrôle de leur concurrent Wachovia, ont convenu lundi d'observer une trêve juridique jusqu'à mercredi midi, le temps de parvenir à une décision sur le sort de la quatrième banque américaine.

Les groupes financiers Citigroup et Wells Fargo, qui se disputent le contrôle de leur concurrent Wachovia, ont convenu lundi d'observer une trêve juridique jusqu'à mercredi midi, le temps de parvenir à une décision sur le sort de la quatrième banque américaine.

Cette décision a été prise «en concertation avec la Réserve fédérale», a précisé Wachovia dans un communiqué diffusé en fin de journée.

Les trois banques ont accepté «une trêve immédiate concernant tous les contentieux juridiques existants», alors que leur conflit, passé sur le terrain juridique depuis le week-end, menaçait de s'emballer.

Quelques heures auparavant, Citigroup avait annoncé vouloir porter plainte contre Wachovia et Wells Fargo, en leur réclamant un total de 60 milliards de dollars de dommages pour «rupture de contrat» et «ingérence délictueuse».

Vendredi, Wells Fargo avait annoncé le rachat de l'intégralité des actifs de Wachovia, surprenant Citigroup qui pensait s'être assuré le contrôle de ses rentables activités de banque de détail quatre jours plus tôt.

Si un accord n'avait pas été annoncé lundi dernier, Wachovia aurait fait faillite le jour suivant «avec des effets potentiellement dévastateurs pour la stabilité et la sécurité du système financier», a plaidé Citigroup.

Ce week-end, Citigroup avait déjà saisi la justice de New York pour geler l'accord Wachovia-Wells Fargo, obtenant gain de cause samedi.

Mais cette décision a été cassée le lendemain pour une question de procédure, relançant les incertitudes sur le sort de Wachovia.

Les autorités américaines, qui avaient poussé à la reprise de Wachovia par Citigroup, avaient été prise à contre-pied par l'initiative de Wells Fargo.

Mais elles ne veulent pas laisser pourrir la situation, en laissant se multiplier les initiatives sur le terrain judiciaire, alors que les marchés financiers sont déjà profondément déstabilisés.

Selon le Wall Street Journal, la Réserve fédérale exerce de fortes pressions sur Citigroup et Wells Fargo pour qu'elles arrivent à un accord amiable sur le dos de Wachovia. Les pouvoirs publics proposent aux deux banques de se répartir le principal actif de Wachovia: son réseau d'agences.

Selon des personnes proches du dossier citées par le WSJ, la Fed proposerait un démantèlement de Wachovia selon des critères géographiques: Citigroup reprendrait ses agences dans le nord-est et l'est, alors que Wells Fargo se verrait attribuer celles dans le sud-est et en Californie.

Wells Fargo achèterait également à Wachovia ses activités de gestion d'actifs et de distribution de produits financiers aux particuliers qui n'intéressent pas Citigroup, ajoute le quotidien des milieux d'affaires.

Wachovia, quatrième banque des États-Unis, dispose d'un réseau de 3346 agences dans le pays. La détention d'un aussi grand nombre d'agence changera l'équilibre des force entre Citigroup, troisième banque du pays, et Wells Fargo, le numéro cinq.