Tout le monde le sait, le travailleur autonome à la maison est aux prises aves les pires tentations.

Tout le monde le sait, le travailleur autonome à la maison est aux prises aves les pires tentations.

Quand ce n'est pas le réfrigérateur qui implore de le vider, ce sont les soap opera américains qui deviennent soudainement d'un grand intérêt. N'importe quoi pour procrastiner finalement.

Mais il y a une lueur d'espoir pour ces valeureux travailleurs. Un nouveau concept, le coworking, vient de faire son apparition à Montréal.

Tout simple : on peut partager un local, un espace avec d'autres travailleurs et ainsi profiter de la synergie ambiante.

Un de ces espaces existe depuis le 4 février dernier. L'endroit s'appelle Station C, boulevard Saint-Laurent à la hauteur de Maguire. Là-bas, on a mis en place les conditions parfaites pour le travail. Il y a une connexion Internet, téléphones et télécopieur, salle de conférence et une surtout... une machine à expresso.

L'ambiance est de type loft et aérée, grandes fenêtres et tables à travailler. Dans un coin, des canapés en cuir pour la réflexion ou la discussion, tout près, un comptoir où l'on peut déguster un café ou lire le journal.

Selon Patrick Tanguay, un des fondateurs de Station C avec Daniel Mireault, l'espace est un mélange des genres.

«L'espace est entre le bureau et le café. On ne veut pas que le monde travaille toute la journée sans parler. Mais on ne souhaite pas non plus qu'il y ait de la circulation comme dans un café», précise l'homme de 37 ans qui est lui-même pigiste dans le domaine de l'Internet.

Dans ce vaste espace, on souhaite également mettre sur pieds des conférences ou des ateliers, ce qu'on appelle des BarCamp dans le milieu Internet. Un endroit où on acquiert des connaissances, où l'on met en pratique des techniques, des façons de faire.

Concept nouveau, le coworking ?

Le concept lui-même du coworking, l'inverse finalement du cocooning de Faith Popcorn, ne tire pas sa source de la côte ouest ou de la Californie, comme 99,9% des tendances lancées en Amérique.

Le coworking viendrait plutôt de l'est du Canada, plus précisément de l'Île-du-Prince-Édouard, selon Patrick Tanguay.

«Ce n'est pas un nouveau concept en soi. Des pigistes qui partagent un bureau, ce n'est pas nouveau. Mais avant, c'était plus des amis qui partageait les frais. Ici, c'est une compagnie qui s'occupe des frais et qui gère l'endroit», indique Patrick Tanguay.

Aussi, la synergie qui se développe entre les différents travailleurs est également une nouvelle approche. Chacun des pigistes peut donc profiter de l'expertise de l'autre, se faire des contacts. Le contraire finalement du travail en vase clos à la maison.

Depuis quelques années, des établissements en coworking s'établissent un peu partout sur la planète. À Vancouver, dans l'est canadien, mais aussi aux États-Unis, à Barcelone et Paris. Les contacts se forment entre les différents établissements.

«Un gars de Paris doit justement passer aujourd'hui. Il a entendu parler du coworking et il voulait venir nous voir», souligne Patrick Tanguay.

Le concept semble déjà un succès. Le matin de la visite par LaPresseAffaires.com du nouvel espace, quatre travailleurs étaient déjà attablés devant leur ordinateur. La salle de conférence était utilisée par un des résidents de Station C.

À l'heure actuelle, neuf travailleurs utilisent l'espace à temps plein et huit autres à temps partiel. Ces derniers peuvent faire la réservation de plages horaire sur le site Internet de Station C – le système de location sera toutefois en ligne sous peu.

Les tarifs sont également disponibles sur le site Internet de Station C.