Les autorités américaines ont annoncé lundi la mise en liquidation de la société du gestionnaire de fonds Bernard Madoff, arrêté jeudi pour fraude, tout en avertissant les investisseurs de ne pas se faire d'illusions sur le montant des sommes pouvant être recouvrées.

Les autorités américaines ont annoncé lundi la mise en liquidation de la société du gestionnaire de fonds Bernard Madoff, arrêté jeudi pour fraude, tout en avertissant les investisseurs de ne pas se faire d'illusions sur le montant des sommes pouvant être recouvrées.

La SIPC (Securities investor protection corporation), un organisme chargé de protéger les intérêts des investisseurs clients de sociétés de courtage, a souligné que l'étendue des fraudes soupçonnées et l'état des comptes de la société rendaient ce dossier particulièrement difficile.

«Il est peu probable que la SIPC et l'administrateur (chargé de la liquidation) pourront transférer les comptes clients de la société à une maison de courtage solvable», a prévenu le président de cet organisme, Stephen Harbeck, cité dans un communiqué.

Bernard Madoff, 70 ans, un gestionnaire de fonds célèbre de Wall Street et ex-président du conseil d'administration du Nasdaq, l'une des deux grandes Bourses de New York, est accusé d'avoir monté une gigantesque fraude, payant des intérêts à ses anciens clients grâce au capital apporté par les nouveaux. L'escroquerie porterait, selon ses dires, sur 50 milliards de dollars.

M. Madoff était tellement respecté de Wall Street que l'autorité de régulation des marchés américains, la SEC, l'avait nommé en 2000 pour siéger au sein d'un conseil consultatif et sollicitait «fréquemment» ses conseils, selon le quotidien économique Wall Street Journal.

Les grandes banques internationales, en Asie comme en Europe, ont comptabilisé lundi en centaines de millions les pertes potentielles liées à cette escroquerie, et le scandale a pesé sur les indices boursiers lundi sur l'ensemble des places financières. En fin de soirée, les pertes potentielles identifiées dépassaient les 10 milliards de dollars.

Aucun grand établissement bancaire américain n'a fait état de pertes à ce jour, alors que plusieurs célébrités ont été citées au nombre des victimes.

La liquidation a été confiée à Irving Picard, un spécialiste chevronné de ce type de dossiers.

«Je vais travailler avec la SIPC pour faire que ce permet la loi pour réduire les pertes des clients» de Bernard Madoff, a-t-il dit, cité dans le même communiqué.

La SIPC, un organisme fondé en 1970, a depuis sa création permis de recouvrer un total de 15,7 milliards de dollars auprès de sociétés de courtages faillies, au bénéfice de 626 000 investisseurs.

Ses statuts prévoient que les sommes récupérées par un client ne peuvent dépasser 500 000 dollars.