Le Québec pourrait être en panne d'employés dans un horizon de vingt ans.

Le Québec pourrait être en panne d'employés dans un horizon de vingt ans.

En fait, d'ici 2025, le Québec pourrait connaître une pénurie de 292 000 travailleurs et ce nombre pourrait grimper à 363 000 d'ici 2030, rapporte Le Conference Board du Canada.

Ces observations découlent d'une étude sur la main-d'oeuvre rendue publique, mercredi.

«Le resserrement du marché du travail ne se fait plus uniquement sentir dans l'Ouest canadien. Le Québec enregistre lui aussi une pénurie de travailleurs dans certains métiers, et cette pénurie pourrait bien devenir plus généralisée dès 2010», affirme Marie-Christine Bernard, directrice associée des prévisions provinciales.

À en juger par les tendances démographiques actuelles, le taux d'activité de la population active a sans doute atteint un sommet en 2007 et amorcera ensuite une longue et graduelle baisse.

En 2030, la pénurie de main-d'oeuvre au Québec représentera 8,5% de la population active totale en comparaison de 6,2% en Ontario.

Dans la pratique, une importante pénurie de travailleurs ne serait pas soutenable à long terme et les marchés réagiraient.

Elle entraînerait une rapide augmentation des salaires réels et les entreprises s'adapteraient en remplaçant de plus en plus la main-d'oeuvre par l'équipement, soutient Le Conference Board du Canada.

Aucune solution facile n'existe à la pénurie de main-d'oeuvre qui menace le Québec, mais, dans son étude, le Conference Board propose deux approches

stratégiques pour y faire face.

La première consisterait à accroître la productivité de la main-d'oeuvre par de meilleurs programmes de formation, un accès plus large à l'éducation et le soutien financier des investissements dans les nouvelles technologies.

La seconde serait d'accroître le bassin des travailleurs en attirant davantage d'immigrants qualifiés, en simplifiant la reconnaissance des titres de compétence étrangers.

Le Québec devrait également encourager la fécondité et favoriser une plus grande participation au marché du travail des groupes sous-employés - comme les Autochtones, les travailleurs plus âgés et les femmes.