L'agence de sécurité Kolossal, qui emploie quelque 3100 agents au Québec, a maille à partir avec la Commission de la santé et de la sécurité du travail, qui lui réclame rapidement la somme de 1,7 million de dollars.

L'agence de sécurité Kolossal, qui emploie quelque 3100 agents au Québec, a maille à partir avec la Commission de la santé et de la sécurité du travail, qui lui réclame rapidement la somme de 1,7 million de dollars.

Kolossal, numéro deux de la sécurité au Québec après Garda, s'est placée le 24 septembre dernier sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers et s'est engagée à leur présenter une proposition.

Comme toutes les entreprises qui cotisent à la CSST pour plus de 400 000$, Kolossal est sujette à la tarification rétrospective de la CSST.

Dans cette forme de tarification, la CSST considère les lésions professionnelles d'une année et leur évolution sur une période de référence de quatre ans afin d'en déterminer le coût. Elle peut donc exiger rétroactivement des montants aux entreprises.

«La CSST nous est arrivée dernièrement avec une facture assez salée de 1,7 million, soutient Frédéric Bérard, porte-parole délégué par Kolossal hier. Kolossal a 10 jours pour payer, après quoi la CSST peut faire saisir les créances.»

«Kolossal s'est placée sous la protection de la loi pour gagner du temps, explique M.Bérard. Pour le reste, la santé financière de Kolossal va très bien. Les contrats sont là, il n'y pas de problème de liquidités, il n'y a pas eu de coupures d'emploi.»

Selon M. Bérard, Kolossal envisage de contester en Cour la légalité du processus déclenché par la CSST. La CSST s'est refusée à tout commentaire sur le dossier de Kolossal, expliquant que la Commission est tenue par la loi de garder la confidentialité dans de tels cas.

Des 3100 agents de Kolossal, 2800 font du gardiennage, et 300 travaillent dans les aéroports régionaux.

Selon Robert Bernier, coordonnateur du Syndicat des Métallos (FTQ) pour la région de Montréal, le syndicat a été extrêmement surpris d'apprendre que l'entreprise se préparait à faire une proposition à ses créanciers.

Fondée en 1980, Kolossal a crû au moyen d'acquisitions, notamment celles du Groupe BEST et de l'agence de sécurité Régionale, en février 2006. Il y a deux ans, le président et directeur général Serge Dumont avait indiqué à La Presse Affaires que Kolossal avait un chiffre d'affaires de 70 millions et presque pas de dette.