L'euro est passé vendredi sous le seuil de 1,50 dollar pour la première fois depuis fin février, s'établissant à 1,4996 dollar vers 15H20 HAE, en raison des craintes pesant sur la croissance économique européenne.

L'euro est passé vendredi sous le seuil de 1,50 dollar pour la première fois depuis fin février, s'établissant à 1,4996 dollar vers 15H20 HAE, en raison des craintes pesant sur la croissance économique européenne.

Vers 15H45 HAE cependant, l'euro remontait légèrement à 1,5007 dollar, contre 1,5321 dollar jeudi vers 17H00 HAE. La monnaie unique européenne avait enchaîné à partir du 26 février (1,4976 dollar) des records, grimpant jusqu'à 1,6038 dollar le 15 juillet.

Le retournement de tendance vendredi était dû, selon les analystes, à des inquiétudes sur la santé de l'économie en zone euro, après une succession d'indices économiques moroses en Allemagne et en France.

Jeudi, les chiffres de la production industrielle en Allemagne --première économie de la zone euro-- ont par exemple montré que celle-ci marquait le pas.

Ces craintes avaient été soulignées dans la foulée par les déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui a dit avoir «identifié certains risques pour la croissance», après que l'institution eut décidé de laisser inchangé son taux directeur à 4,25%.

«Nous avions identifié certains risques pour la croissance (...). Certains se matérialisent», avait affirmé M. Trichet, prédisant un ralentissement économique net aux deuxième et troisième trimestres, à l'issue de la réunion monétaire de la BCE.

Ce changement de ton tranche avec les précédents propos de M. Trichet, qui faisaient de l'inflation la principale préoccupation de l'institution.

Les investisseurs rachètent des dollars au détriment des euros parce qu'ils redoutent que la zone euro puisse «être la première à entrer en récession», expliquent les analystes de Capital Economics.

Ce scénario a enclenché des spéculations sur une baisse prochaine des taux d'intérêt européens, destinée à soutenir la croissance. Ce qui réduirait l'écart du loyer de l'argent des deux côtés de l'Atlantique et diminuerait par conséquent l'attractivité des placements en euros.

Les facteurs techniques et psychologiques propres aux marchés ont également contribué à enfoncer la monnaie européenne, ajoutent les analystes, qui pronostiquent un repli de l'euro à 1,48 dollar dans les prochains jours.

Le billet vert s'est par ailleurs renforcé contre la plupart des autres principales devises. Le yen a touché un plus bas depuis janvier, à 110,27 yens. La livre sterling a reculé jusqu'à 1,9146 dollar pour une livre, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis novembre 2006.