Cible de bien des pressions depuis un mois, le gouvernement conservateur de Stephen Harper s'apprête à reculer et à retirer la condition qui liait à l'adoption du prochain budget la mise en place de son plan d'aide d'un milliard de dollars aux secteurs manufacturier et forestier.

Cible de bien des pressions depuis un mois, le gouvernement conservateur de Stephen Harper s'apprête à reculer et à retirer la condition qui liait à l'adoption du prochain budget la mise en place de son plan d'aide d'un milliard de dollars aux secteurs manufacturier et forestier.

Lundi, le gouvernement a indiqué qu'il avait l'intention de déposer une motion aux Communes afin de permettre l'étude accélérée d'un projet de loi distinct. Pour aller de l'avant, cette motion devra obtenir le consentement unanime des partis.

Cette volte-face des conservateurs survient un mois après l'annonce d'un plan d'aide pour venir en aide aux communautés durement touchées par la crise manufacturière et forestière.

Lors de l'annonce du fonds d'aide d'un milliard de dollars, en janvier dernier, le premier ministre Harper avait affirmé que les fonds fédéraux dépendaient de l'adoption du budget.

La semaine dernière, il semblait moins catégorique, se contentant de répéter qu'il espérait que l'opposition donne son appui à la mesure.

Les partis d'opposition avaient vivement dénoncé le plan, le jugeant mal ficelé et pas assez généreux. Ils réclamaient aussi son adoption rapidement, sans attendre le budget.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, et celui de l'Ontario, Dalton McGuinty, avaient aussi déploré la décision du gouvernement Harper, estimant qu'il s'agissait d'une forme de chantage.

Pour justifier le changement de cap, le leader parlementaire du gouvernement, Peter Van Loan, a d'abord déclaré qu'il y avait «beaucoup d'enthousiasme» pour ce plan et que les gens souhaitaient qu'il soit mis en oeuvre le «plus rapidement possible».

Mais quelques minutes plus tard aux Communes, le ministre des Transports et lieutenant politique pour le Québec, Lawrence Cannon, a offert une explication probablement plus près de la réalité.

«Notre gouvernement a écouté les provinces de même que le premier ministre (Jean) Charest», a soutenu M. Cannon.

Lundi, les chefs des trois partis d'opposition ont déclaré qu'ils étaient prêts à ce que le projet de loi soit déposé rapidement, à moins qu'il ne comporte une surprise inacceptable.

Mais sur le fond, il leur serait assez difficile de s'opposer au projet de loi.

«On va prendre le milliard qui passe», a lancé le chef libéral, Stéphane Dion, à sa sortie des Communes.