Après 30 années de vie publique, dont les 15 dernières comme premier ministre de l'Alberta, Ralph Klein n'aura pas eu le temps de chômer.

Après 30 années de vie publique, dont les 15 dernières comme premier ministre de l'Alberta, Ralph Klein n'aura pas eu le temps de chômer.

Même s'il n'est pas juriste, il est entré en janvier dernier au bureau de Calgary du cabinet d'avocats Borden Ladner Gervais (BLG). Son rôle?

Conseiller les entreprises dans divers secteurs industriels, notamment dans les domaines du pétrole et du gaz naturel, de l'énergie électrique, des valeurs mobilières, des marchés financiers, du droit de la santé et du droit des autochtones.

M. Klein était de passage au Québec ces jours-ci pour rencontrer des clients du bureau mont-réalais de BLG. La Presse s'est entretenue avec lui.

Q: La politique vous manque-t-elle?

R: Au début oui, je m'ennuyais du rythme du gouvernement, et surtout de mes collègues du caucus. Mais je commence à aimer de plus en plus mon nouveau rôle chez BLG.

Q: Qu'appréciez-vous le plus dans votre travail?

R: Honnêtement, le salaire! Je travaille moins qu'avant, et je suis bien mieux payé!

Q: Plus sérieusement, que faites-vous exactement chez BLG?

R: Plusieurs choses. Pour mes collègues, j'établis des contacts auprès des instances gouvernementales.

Je rencontre aussi beaucoup de gens dans le but de promouvoir le cabinet. Pas seulement en Alberta d'ailleurs. Récemment, j'étais à New York pour établir des relations avec des grands cabinets désireux d'établir des relations d'affaires avec nous.

Enfin, je conseille surtout «politiquement» les clients du cabinet qui veulent investir et s'établir en Alberta. Je leur ouvre des portes et je les mets en contact avec les bonnes personnes.

Q: Vous êtes un lobbyiste, en quelque sorte?

R: Oui, mais je n'en ai pas encore le titre! En Alberta, un ex-politicien doit attendre six mois après sa vie publique avant de pouvoir s'enregistrer. Mais comptez sur moi, dès que je pourrai m'enregistrer, je le ferai.

Q: À Montréal, avez-vous rencontré des entreprises québécoises?

R: Une dizaine au moins, autant des grandes que des moyennes entreprises, intéressées par le marché albertain. Des détaillants, des constructeurs, des entreprises de services financiers et de télécommunications, etc.

Q: Avec autant de clients du Québec, vous allez devoir apprendre le français...

R: On n'apprend pas à un vieux chien à faire des nouveaux trucs. Mais je parle le pied-noir, un vieux dialecte amérindien. On ne sait jamais, ça peut toujours aider.

Q: Quelles sont les plus grandes contraintes pour faire des affaires en Alberta?

R: Aucun doute, la pénurie de main-d'oeuvre, et ce, dans tous les secteurs économiques.

Q: Et vous avez des solutions?

R: On doit considérer plusieurs avenues, mais l'une d'entre elles est d'attirer chez nous des travailleurs qualifiés de l'étranger. C'est pourquoi je conseille beaucoup d'entreprises sur le programme de nominations qui permet à chacune des provinces de jouer un rôle direct dans la sélection des immigrants qui souhaitent s'établir au pays.

Q: Vous devez encore suivre les débats politiques, que pensez-vous du plan vert récemment annoncé par les conservateurs?

R: Je l'aime bien. Il ressemble beaucoup à la législation que nous avions adoptée lorsque j'étais au gouvernement. Il aura peu de conséquences néfastes sur l'exploitation des sables bitumineux. L'industrie pétrolière doit être ravie!