La petite famille des biréacteurs régionaux de Bombardier s'agrandit. Le tout dernier rejeton, le CRJ1000, devrait effectuer son premier vol au cours de l'été 2008 et entrer en service à la fin de 2009.

La petite famille des biréacteurs régionaux de Bombardier s'agrandit. Le tout dernier rejeton, le CRJ1000, devrait effectuer son premier vol au cours de l'été 2008 et entrer en service à la fin de 2009.

L'appareil, une version allongée du CRJ900, pourra transporter jusqu'à 100 passagers.

«C'est une étape importante dans l'évolution de la famille Regional Jet, a déclaré le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, en conférence téléphonique lundi. Cet appareil répondra aux besoins de croissance des transporteurs régionaux.»

Richard Aboulafia, analyste de Teal Group, firme américaine spécialisée dans les secteurs de l'aérospatiale et de la défense, a bien accueilli le lancement du CRJ1000.

«C'est une très bonne nouvelle, cela montre que Bombardier n'est pas comateux lorsque vient le temps de développer de nouveaux produits, a-t-il déclaré en entrevue téléphonique. Et ce n'est pas un projet chimérique comme la CSeries.»

Cela fait plus d'un an que Bombardier travaille activement sur une version allongée du CRJ900, un appareil de 86 places. À venir jusqu'à maintenant, on le connaissait sous le nom de travail de CRJ900X.

Le nouvel appareil peut déjà compter sur trois clients de lancements qui ont placé 38 commandes fermes, 13 commandes conditionnelles et huit options.

Brit Air, filiale régionale d'Air France, a passé une commande ferme pour huit appareils CRJ1000 et pris des options sur huit autres. La valeur des commandes fermes est d'environ 371 millions US. La commande totale pourrait passer à 768 millions US si toutes les commandes devaient être exercées.

Le transporteur régional italien My Way Airlines a converti en CRJ1000 15 des 19 commandes qu'il avait placées pour des CRJ900 en septembre dernier. À l'époque, il s'agissait d'une commande de 702 millions US. Avec la conversion de 15 appareils, la commande totale atteint maintenant 857 millions US.

Le troisième client n'a pas voulu être identifié «pour des raisons qui lui appartiennent», a indiqué M. Beaudoin. Ce mystérieux client a toutefois placé une commande ferme pour 15 appareils et une commande conditionnelle pour 15 autres appareils. Un porte-parole de Bombardier a précisé que les négociations étaient très avancées dans le cas des commandes conditionnelles et que le contrat pourrait être signé assez rapidement.

La valeur des commandes fermes atteint 704 millions US, un montant qui passerait à 1,5 milliard US avec les commandes conditionnelles.

M. Beaudoin a indiqué que Bombardier visait au départ le marché européen. Aux États-Unis, les conventions collectives des pilotes des grands transporteurs limitent la taille des appareils qu'utilisent leurs partenaires régionaux. Bombardier s'attend à livrer 400 appareils CRJ1000 au cours des 20 prochaines années.

«C'est un marché de niche», a convenu M. Beaudoin.

Il s'agit toutefois d'un marché intéressant parce que les coûts de développement du nouvel appareil, 300 millions US, ne sont pas énormes puisqu'il s'agit d'un dérivé.

«Il ne s'agit pas d'un gros risque pour l'entreprise, elle peut se le payer et l'aspect économique du nouvel appareil sera très bon», a noté M. Aboulafia.

Au décollage, le CRJ1000 pèsera 25000 livres de moins que son concurrent, l'Embraer 190. Il permettra ainsi aux transporteurs d'économiser 15% en frais d'exploitation.

M. Aboulafia a toutefois affirmé que pour des trajets de deux heures et plus, l'Embraer 190 est beaucoup plus confortable.

M. Beaudoin a soutenu que Bombardier avait écouté les critiques exprimées par les passagers du CRJ700 et du CRJ900 et qu'elle apporterait certaines améliorations au CRJ1000: les hublots seront plus grands, les compartiments pour les bagages seront plus logeables et l'éclairage sera plus agréable.

Le nouvel appareil sera assemblé à Mirabel comme ses deux frérots, le CRJ700 et le CRJ900. La direction de Bombardier ne peut cependant pas dire à ce moment-ci si la production du CRJ1000 nécessitera l'embauche d'employés supplémentaires.

«Il y a beaucoup de facteurs qui pourront faire varier le nombre d'employés, comme le marché des avions d'affaires, le marché des CRJ700 et 900, le marché pour les turbopropulseurs, a déclaré M. Beaudoin. Mais c'est quand même une bonne nouvelle pour les employés de Bombardier. Ça agrandit la famille de nos produits, ça nous ouvre un nouveau marché et plus de potentiel à long terme.»

Embraer n'a pas voulu commenter lundi l'apparition d'un nouveau concurrent.