En entrant dans le capital du constructeur russe Avtovaz à hauteur de 25%, Renault poursuit son expansion sur les marchés émergents avec pour ambition de moderniser les usines du vieux géant russe et d'y produire à terme des Renault et des Nissan sur un marché en très rapide expansion.

En entrant dans le capital du constructeur russe Avtovaz à hauteur de 25%, Renault poursuit son expansion sur les marchés émergents avec pour ambition de moderniser les usines du vieux géant russe et d'y produire à terme des Renault et des Nissan sur un marché en très rapide expansion.

Le groupe automobile français a signé samedi à Togliatti, en Russie, un protocole d'accord avec Avtovaz, faisant de Renault un «partenaire stratégique» du constructeur des célèbres Lada -- dont le 4x4 Niva -- jadis fierté de l'industrie automobile soviétique.

«Il s'agit d'une étape majeure pour Renault dans son développement dans les économies émergentes. C'est un point fort de l'Alliance», a souligné le directeur financier de Renault Thierry Moulonguet dans une conférence téléphonique, en rappelant que l'Alliance Renault-Nissan était déjà bien implantée en Chine, en Inde et dans le marché régional sud-américain Mercosur.

«Le marché russe est en pleine croissance, son expansion a été de plus de 20% cette année», a déclaré au cours d'une conférence de presse à Togliatti le président de Renault, Carlos Ghosn, prévoyant «une croissance significative à moyen terme».

Ce marché devrait atteindre 2,5 millions d'unités cette année et s'établir entre 3,5 millions et 4 millions d'unités vers 2015, a précisé M. Moulonguet.

Actuellement, la part de marché cumulée de Renault, Nissan et Lada en Russie représente «presque 40%», selon Renault.

Le partenariat est «axé sur le développement de Lada», la marque numéro un en Russie, en renforçant son potentiel, a expliqué M. Moulonguet.

Aujourd'hui, cette marque est dédaignée par un nombre grandissant de jeunes automobilistes russes et même ceux qui appréciaient la Lada pour sa résistance aux hivers rigoureux, la délaissent pour des voitures étrangères toujours plus nombreuses et aux prix abordables.

Les deux constructeurs vont mettre en commun des technologies, dont celle des moteurs, et leurs achats et «développer ensemble une plateforme» pour des véhicules de taille moyenne.

Renault va détenir 25% des actions et des droits de vote d'Avtovaz, après restructuration du capital du groupe russe, pour un montant qui n'a pas été révélé.

Le groupe français indique qu'il exercera une «influence significative dans la gestion» d'Avtovaz.

Le directeur général d'Avtovaz sera désigné par Russian Technologies, son principal actionnaire actuel, tandis que Renault détiendra le poste de directeur exécutif (COO).

Le constructeur français va aussi diriger des secteurs clés: achats, contrôle des coûts, ingénierie et plan produit.

La capacité de production des usines d'Avtovaz situées à Togliatti sur les bords de la Volga, dans le sud de la Russie, devrait être augmentée pour atteindre 1,5 million de véhicules par an, contre 700.000 actuellement.

«Cet énorme potentiel de 1,5 million de voitures par an doit être utilisé non seulement pour faire croître la marque Lada, mais à terme pour produire des voitures Renault et des Nissan», a déclaré M. Ghosn.

«Il y a beaucoup de place pour que Renault et Nissan puissent croître sur ce marché», a ajouté M. Ghosn qui est aussi patron de Nissan.

«Ainsi, la Russie deviendrait le premier marché du groupe Renault», a fait remarquer samedi le constructeur français.

Renault fabrique déjà son modèle bon marché Logan à Moscou depuis avril 2005 et Nissan commencera la production dans sa première usine russe au premier semestre 2009 à Saint-Petersbourg, ville qui ambitionne de devenir le «Detroit» russe de l'automobile.

Avtovaz est l'un des plus grands fabricants d'automobiles en Europe de l'Est et le numéro un en Russie avec environ 70% de la production automobile nationale.