S'il n'en tient qu'au magnat de la presse Rupert Murdoch, l'offre de 5 G$ pour acheter l'entreprise Dow Jones (DJ) et son journal-vedette Wall Street Journal est finale.

S'il n'en tient qu'au magnat de la presse Rupert Murdoch, l'offre de 5 G$ pour acheter l'entreprise Dow Jones [[|ticker sym='DJ'|]] et son journal-vedette Wall Street Journal est finale.

C'est ce qu'a confié le grand manitou de News Corp. [[|ticker sym='NWS'|]] à l'agence économique Reuters.

M. Murdoch a promis de respecter l'indépendance du prestigieux Wall Street Journal, aux termes de négociations avec Dow Jones.

Les partenaires ont trouvé mardi un accord sur la mise en place d'une structure garantissant l'indépendance du quotidien, a indiqué lui-même le Wall Street Journal sur son site Internet. Ce sujet était considéré comme le principal obstacle à l'offre de rachat non sollicitée.

Cet accord devra maintenant être soumis à la famille Bancroft, qui contrôle 64% des droits de vote de Dow Jones.

«Nous sommes tout près d'un accord, mais rien n'a été couché sur le papier», a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

«Est-ce que les parties en présence progressent ? Absolument. Un comité ad hoc (comprenant des représentants de Dow Jones et des Bancroft) discute avec leurs homologues de News Corp. depuis plusieurs jours, et les discussions se poursuivent encore. Des progrès sont faits dans le domaine de l'intégrité éditoriale et de l'indépendance» du WSJ, a ajouté la même source.

«Sans l'accord de la famille, rien ne se fera», a toutefois souligné à l'AFP Steve Yount, le président de l'IAPE, le syndicat des salariés de Dow Jones et du WSJ, qui est très hostile à un rachat par Murdoch.

«La famille avait posé une série de conditions très précises, et je n'ai rien vu qui montre qu'elle ait changé de position», a-t-il ajouté.

M. Murdoch a offert le 1er mai 60 $ US, soit 5 G$ US au total, pour racheter le groupe Dow Jones.

Mais la famille Bancroft, qui contrôle le groupe depuis plus de 100 ans, est très réticente, en raison de la réputation de M. Murdoch d'influencer les médias de son groupe pour ses propres intérêts politiques ou financiers.

Vendredi, la famille avait adressé à M. Murdoch une proposition sur un système garantissant l'indépendance du Wall Street Journal.

Une proposition que les conseillers de M. Murdoch ont décrit comme totalement inacceptable et pratiquement identique à ce qu'avait proposé la famille lors de sa rencontre avec M. Murdoch début juin.

M. Murdoch a durant le week-end fait une contre-offre proche de sa proposition initiale, et des négociations intenses se sont déroulées depuis avec les représentants de Dow Jones.

Rupert Murdoch a proposé à la base une structure comparable à celle mise en place au Times, le quotidien londonien qu'il a racheté en 1981, où un comité indépendant peut bloquer la nomination ou le licenciement du rédacteur en chef.

Les Bancroft avaient eux proposé que la famille ou ses délégués gardent 2 sièges sur 7 d'un conseil d'administration indépendant chargé de contrôler Dow Jones, ainsi que le droit de proposer des administrateurs indépendants pour 3 autres sièges, tout en gardant aussi le contrôle de la nomination ou du licenciement du rédacteur en chef et du directeur de la publication, selon la presse américaine.

Début juin, après avoir rejeté pendant un mois l'offre de M. Murdoch, la famille Bancroft, divisée, avait finalement accepté de le rencontrer, sous la pression d'une partie des actionnaires tentés par un prix supérieur de 67% au cours de l'action auparavant.

La famille avait en même temps annoncé que le groupe devait trouver des partenaires, que ce soit News Corp. ou d'autres, laissant la porte ouverte à d'autres repreneurs.

Mais depuis, aucun autre ne s'est présenté, malgré les appels à de grands financiers lancés par le syndicat de Dow Jones, très hostile à un rachat par Murdoch.

Le britannique Pearson, propriétaire du Financial Times et le conglomérat américain General Electric, avaient envisagé une contre-offre avant de renoncer la semaine dernière.