La touche québécoise a un succès dans l'Ouest canadien, notamment en Alberta. L'économie est florissante et les entrepreneurs sont les bienvenus. Le message a été entendu de Québécois qui ont choisi de s'y installer. Avec succès.

La touche québécoise a un succès dans l'Ouest canadien, notamment en Alberta. L'économie est florissante et les entrepreneurs sont les bienvenus. Le message a été entendu de Québécois qui ont choisi de s'y installer. Avec succès.

L'Alberta n'est pas seulement en manque de main-d'oeuvre. Elle a aussi soif d'idées nouvelles, voire québécoises.

Cora Déjeuner a ouvert son premier restaurant de l'Ouest canadien le 13 octobre, à Calgary. Aidé par la curiosité des médias locaux, l'établissement fait salle comble depuis lors.

«Même si les Canadiens anglais n'ont pas la même culture gastronomique que les Québécois, ils apprécient ce qui est bon quand ils le découvrent», commente Yvan Coupal, directeur exécutif de Cora Déjeuner à l'extérieur du Québec.

Signes d'approbation à la table voisine, où trois femmes dans la quarantaine ont fait plusieurs kilomètres pour célébrer l'anniversaire de l'une d'elles avec un petit quelque chose de spécial.

D'ici cinq ans, Cora Déjeuner pense ouvrir 10 autres restaurants à Calgary, en plus de tâter le marché d'Edmonton. Et si le concept fonctionne avec les Canadiens anglais, les Américains devraient être tout aussi facilement séduits.

Mais pourquoi poser la première pierre à Calgary ? "Parce que l'économie est en explosion. C'est un bon nid", soutient M. Coupal.

Vrai. À la Chambre économique de l'Alberta, le téléphone sonne et sonne encore. Depuis trois ans, on y a aidé plus de 3000 nouveaux entrepreneurs francophones.

Agent de développement à la Chambre, Éric Brassard croit que pour réussir, ces gens d'affaires doivent s'adapter aux goûts actuels de la clientèle albertaine, tout en faisant découvrir leur nouveau produit. Par exemple, Cora Déjeuner a dû ajouter à son menu fruité le traditionnel steak accompagné de deux oeufs.

«Ceux qui pensent qu'ils vont être millionnaires du jour au lendemain retournent au Québec désillusionnés, dit-il. Mais les gens qui acceptent de commencer par le bas de l'échelle se rendent compte du potentiel incroyable de la province. L'Alberta a juste 100 ans d'histoire, comparativement aux 400 ans du Québec. Il y a beaucoup moins de choses d'établies.»