Après le coup de frein abrupt qui a marqué la défense de Vincent Lacroix à son procès pénal, la date des plaidoiries est déjà inscrite au calendrier judiciaire: la semaine du 12 novembre

Après le coup de frein abrupt qui a marqué la défense de Vincent Lacroix à son procès pénal, la date des plaidoiries est déjà inscrite au calendrier judiciaire: la semaine du 12 novembre

Le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, entendra donc Vincent Lacroix et le procureur de l'Autorité des marchés financiers, Eric Downs, résumer la preuve et expliquer pourquoi l'ancien PDG de Norbourg est coupable ou innocent.

M. Lacroix doit amorcer le bal avec sa plaidoirie, suivi de celle qui sera faite par Me Downs pour la poursuite. La défense prévoit que l'exercice lui prendra moins d'une journée, alors qu' Eric Downs s'attend à ficeler le tout en trois jours.

C'est à la suite d'un véritable effondrement de la défense de Vincent Lacroix

Après 44 jours de preuve et de témoignages de la poursuite, seulement deux jours ont suffi à faire disparaître les trente témoins sur la liste de M. Lacroix.

Le juge Leblond a cassé lundi presque toutes les assignations à comparaître des témoins de l'AMF, de la Caisse de dépôt et placement et d'autres organisations car il jugeait leurs interventions non pertinentes pour décider de la culpabilité ou de l'innocence de l'ex-grand manitou de Norbourg.

Mardi matin, le magistrat a eu la surprise de voir que Vincent Lacroix renonçait à témoigner lui-même et à faire venir Eric Asselin (ancien chef des finances de Norbourg) en cour pour répondre à ses questions.

Lacroix a baissé les bras

Vincent Lacroix semble donc avoir baissé les bras, malgré son intention auparavant annoncée de se défendre bec et ongles jusqu'au bout.

S'avoue-t-il coupable maintenant ? «Le juge va le décider, dit-il. Avec la défense que j'ai présenté, nous savons tous le verdict.»

Chose certaine, il ne nie pas maintenant qu'avoir fait des retraits irréguliers en alléguant qu'il a hérité d'un trou financier avec l'achat des fonds Evolution n'était pas justifié.

Avec sa défense, M. Lacroix voulait démontrer que l'Autorité des marchés financiers a été négligente dans le dossier Norbourg et qu'elle n'est pas placée pour l'accuser. Se plaint-il d'un manque de justice ?

«Je ne suis pas rendu là, répond l'accusé. Je pensais avoir une défense. J'ai toujours cru qu'il fallait avoir les mains propres pour accuser quelqu'un. Il semble qu'elle ait les mains propres pour m'accuser. Le juge est loin de partager mes conclusions.»

Admettant qu'il ne pourra attaquer la crédibilité de l'AMF et de la Caisse, le PDG déchu répète qu'il est amer devant l'écroulement de sa défense. «Un redemix [un gros camion de béton] m'aurait passé dessus... ça aurait été préférable. Ce n'est pas que j'abdique mais je trouve ça un peu bizarre comme scénario.»

S'il est condamné, Vincent Lacroix devra décider s'il veut contester le verdict en appel. «C'est certain que je vais regarder cet aspect-là, réagit-il, mais je ne peux pas vous dire si je vais aller en appel ou non.»

Peu importe le résultat des plaidoiries et le verdict du juge, un recours collectif attend Vincent Lacroix en 2008 ou 2009 et dès décembre cette année, il doit comparaître en raison d'une devant la Chambre de sécurité financière.