Après la correction «mondialisée» de mardi, les turbulences sont toujours présentes dans l'imaginaire des investisseurs autour du globe mercredi.

Après la correction «mondialisée» de mardi, les turbulences sont toujours présentes dans l'imaginaire des investisseurs autour du globe mercredi.

Les marchés américains ont repris un peu de vigueur et Shanghai a fermé en rebondissant.

Sur Bay Street, l'indice S&P/TSX a presque fait du surplace, gagnant moins de 5 points à 13 045 points mais l'indice de la Bourse de croissance a grimpé de 2% à 3171. Toronto été menée par les gagnants comme Transat A.T. et Research in Motion ainsi qu'avec des pertes du côté des ressources.

Aux États-Unis, le Dow Jones a relevé la tête en gagnant 52 points à 12 268 points et le Nasdaq a repris 8 points à 2416 points. Pour sa part, le S&P 500 a avancé de 7 points à 1406 points.

Ce sont des blue chips comme Ford, Procter & Gamble, Merck, Altria, AT&T, Sun et Cisco qui ont mené la charge au niveau du volume et des regains de vie.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, s'est voulu rassurant en déclarant qu'à son avis, les marchés fonctionnent bien malgré la correction de mardi.

Les progrès ont aussi été enregistrés chez nos voisins du Sud malgré une révision de la croissance économique à un rythme annuel de 2,2% - au lieu de 3,5% - au quatrième trimestre de 2006.

En Asie, le portrait à la fermeture a été plus mitigé. Si la Bourse de Shanghai a repris 109 points ou 3,94% à 2881 points, le Nikkei japonais a perdu 515 points ou 2,85% à 17 604 points.

C'est la plus grande perte pour le marché japonais depuis juin, menée par les reculs de Sony et de Toyota.

En Europe, le DAX allemand a terminé avec un recul de 1,5% à 6715 points et le Footsie (Londres) a cédé 1,8% à 6171 points.

La Chine toujours prometteuse

La Chine serait toutefois encore pleine de promesses pour investir.

«À notre avis, les problèmes actuels sont une correction intervenant dans un marché orienté à la hausse sur le long terme bien plus que l'amorce d'une glissade prolongée des marchés boursiers», estime Lorraine Tan, analyste de Standard and Poor's dans une étude.

Les mesures annoncées par Beijing pour lutter contre les spéculations excessives pourraient toujours avoirs un impact. Et l'arsenal devra même sans doute être renforcé, ajoute la firme de cotation.

«Les fondamentaux économiques (...) demeurent intacts en Chine, juge Mme Tan, estimant que les prises de bénéfice sont saines. Nous anticipons une stabilisation des marchés régionaux.»

Une période de turbulences

Dans une note matinale envoyée aux investisseurs, Valeurs mobilières Desjardins avertit que les marchés pourraient entrer dans une période de turbulences de deux ans.

«Nous croyons que les chocs représentent une occasion d'achat dans un environnement risqué, écrivent les analystes. Pour 2007, nous trouvons des parallèles avec 1987 et 1997-98 même s'il y a des différences importantes.»

«Le plus important point en commun entre les chocs de ces périodes est le résultat d'un resserrement eu crédit par les banques centrales, ajoute Valeurs mobilières Desjardins. Les chocs ont été perçus comme des crises mais après coup, le rendement des obligations a chuté, ce qui a servi à protéger la vraie économie.»

Le courtier québécois voit six signes de crises potentielles dont il faut tenir compte.

1- La crainte soudaine d'un ralentissement dramatique en Chine et ailleurs en Asie;

2- La crainte d'un regain de vie au Japon et notamment des taux d'intérêts élevés;

3- La possibilité qu'Israël tente de détruire les installations nucléaires iraniennes, ce qui ferait bondir les prix du pétrole et ferait chuter les marchés boursiers;

4- La très forte possibilité que les prêteurs hypothécaires qui prennent plus de risques enregistrent un échec et que le marché immobilier américain s'embourbe;

5- Le risque d'une récession états-unienne, tel que souligné récemment par l'ancien président de la Fed, Alan Greenspan;

6- Enfin, le risque qu'une contagion financière ressorte de la mondialisation et un degré impossible à mesurer de levier dans les dérivés ainsi que d'exposition aux fonds de couverture.

Avec AFP