Mi-janvier, les consommateurs reçoivent leurs états de comptes. Ceux qui avaient délibérément oublié leur budget durant la période des Fêtes, doivent retourner à leur calculatrice.
Mi-janvier, les consommateurs reçoivent leurs états de comptes. Ceux qui avaient délibérément oublié leur budget durant la période des Fêtes, doivent retourner à leur calculatrice.
C'est la période de pointe dans les Associations coopératives d'économies familiales. Voici leurs trucs pour redresser votre budget.
Épicerie
«La nourriture est le poste qu'on regarde en premier», dit Gabriele Roehl, conseillère budgétaire à l'ACEF du Sud-Ouest. Il s'agit de la plus lourde dépense, après le logement.
Repérez les commerces qui vendent moins cher, souvent les grandes surfaces, mais aussi de petits détaillants de quartier, dit la conseillère. Faites une liste, avant de faire l'épicerie.
Évitez les aliments dispendieux, comme des fromages fins, qui peuvent doubler votre facture.
Remplacez quelques portions de viande par des aliments moins chers. Une brochette de conseils de ce type sont rassemblés dans le guide Bien manger à bon compte, préparé par l'ACEF de Lanaudière.
Habitation
C'est le poste de dépenses le plus imposant, mais le plus difficile à resserrer sans changements draconiens. Mais ce n'est pas impensable. La colocation, par exemple, n'est pas réservée aux étudiants.
«De plus en plus d'adultes le font, même des familles monoparentales», observe Hélène Talbot, conseillère budgétaire à l'ACEF du Nord.
Chauffage
N'attendez pas que le réchauffement climatique fasse fondre votre facture de chauffage! En matière d'efficacité énergétique, certains travaux simples sont très rentables: isoler l'entre toit et les fondations du sous-sol, calfeutrer les trous.
«Achetez un thermostat électronique et baissez la température de deux degrés», ajoute Jannick Desforges, directrice du service budgétaire d'Option Consommateurs, qui distribue le livre Faites plus avec moins : 101 trucs économiques pour équilibrer votre budget.
Téléphone
Répondeur, ligne en attente, conférence à trois... Certaines options coûtent une fortune et ne sont pas forcément utiles. Envisagez des solutions de rechange.
«Pour environ 20 $ pour pourriez achetez un répondeur qui vous ferait économiser beaucoup», note Mme Talbot.
«Avec Internet, vous pouvez faire des appels interurbains presque gratuitement», enchaîne Charles Tanguay, porte-parole de l'Union des consommateurs. À partir du site web de Skype, vous pouvez télécharger un logiciel qui vous permet de faire des appels illimités, partout au Canada et au États-Unis, pour moins de 20 $ par année.
Par ailleurs, les forfaits de téléphonie sans-fil évoluent constamment, note Mme Desforges. En appelant son fournisseur, un client réduira parfois sa facture de moitié, raconte-t-elle.
Si vous utilisez peu de temps d'antenne, vous devriez peut-être opter pour une carte prépayée. Vous êtes certain de ne pas dépasser votre budget et vous ne payez pas pour rien les mois où vous utilisez moins votre téléphone. Vos minutes inutilisées restent en banque.
Télécommunications
Télévision, Internet, téléphone... La mode est au bouquet de services. «Si on est un gros consommateur, ça vaut la peine de regrouper les services au sein d'une seule entreprise. Laissez-vous courtiser», conseille M. Tanguay. Mais prenez garde aux contrats qui vous attachent pour trop longtemps.
Transport
Une voiture, ça coûte très cher. Au-delà des 40 $ d'essence par semaine, il faut compter les coûts de l'assurance, de l'entretien, des immatriculations... «Mais j'en ai besoin pour le travail», se justifient bien des automobilistes.
«Si vous calculez tous les coûts de votre auto, vous gagnez peut-être 7 $ de l'heure au lieu de 12$», leur répond la Mme Talbot. Est-ce que ça vaut la peine?
Bien sûr, il est difficile de se départir de son auto, synonyme d'indépendance. Mais pensez à ce que vous feriez – voyages, sorties, etc. – avec les milliers de dollars économisés.
Et puis il y a des solutions de rechange : transport en commun, taxi, co-voiturage, location, partage de voitures à la manière de Communauto. Lorsque la météo le permet, vous pourriez rouler à vélo ou vous déplacer à pieds... Une économie et une activité physique en prime!
Restos et loisirs
Côté loisirs, on réalise souvent que les dépenses sont influencées par le réseau social. Vous êtes forcé de suivre votre groupe d'amis dans un resto? «Il faut prendre son courage et en parler», suggère Mme Roehl. Vous n'êtes sûrement pas le seul à avaler l'addition de travers.
Une initiative plus simple: un petit effort pour apporter son lunch au boulot. Mais soyez réalistes. Si vous mangez au restaurant, tous les midi depuis 20 ans, inutile de commencer à apporter votre lunch au travail à tous les jours. «Vous ne serez jamais capable de tenir!», prédit Mme Talbot. Allez-y graduellement : deux jours semaines, par exemple.
Vêtements
«Neuf personnes sur dix ne savent pas combien elles dépensent en vêtements», constate Mme Roehl. Un important poste de dépenses variables, où l'on peut couper beaucoup.
Visitez les friperies (certaines se spécialisent dans les vêtements pour enfants, les griffes de designers, etc.). Attendez les soldes ou les ventes d'entrepôt. Mais ne vous laissez pas piéger. Résistez à la tentation d'acheter un vêtement dont vous n'avez pas vraiment besoin, seulement parce qu'il s'agit d'une bonne affaire.
Cadeaux
«J'ai vu des couples s'endetter pour offrir 2000$ de cadeaux de Noël à leurs deux enfants. Ensuite, ils prennent toute l'année, pour rembourser. Et ça recommence l'année suivante», raconte Mme Talbot.
Fixez-vous des limites. Dressez la liste des proches que vous voulez gâter, des occasions où vous leur offrez des cadeaux. «Questionnez-vous sur l'essence même du cadeau, sur ce que vous voulez exprimer au juste. Y a-t-il moyen de le faire autrement?», dit Mme Roehl.
Assurances
S'il est une dépense pour laquelle il vaut la peine de magasiner, c'est bien l'assurance. En quelques coups de fil, vous pouvez réaliser des économies significatives.
Pour l'assurance automobile, la différence va du simple au double!
Côté assurance vie, il est crucial de réévaluer vos besoins périodiquement. Vos enfants sont grands? «Pourquoi maintenir une couverture de 200 000$», dit Mme Talbot.
Pourtant, la conseillère voit souvent des individus qui ont de la difficulté à arriver, mais qui paient 100$ par mois en primes d'assurance afin de laisser un héritage. À quoi bon, si leur décès ne change rien dans le budget de personne?
Crédit et frais bancaires
Réorganisez vos dettes pour payer moins d'intérêts. Exemple : Remboursez le solde de vos cartes de crédit et consolidez vos dettes en négociant un nouveau prêt personnel à un taux moindre.
Autre idée: Si vous traînez un solde sur votre carte de crédit, optez pour une carte de crédit à taux réduit. «À 10 % au lieu de 18 %, ça vaut la peine, même s'il y a des frais annuels», assure Mme Desforges.
Elle conseille, par ailleurs, de surveiller ses frais bancaires et de rester attentifs à ses relevés de compte. Il y a souvent des erreurs ou des services qui s'ajoutent subtilement (une assurance inutile, par exemple).
Épargne
«C'est beau d'épargner, mais il faut en avoir les moyens!», dit Mme Talbot. Elle voit des travailleurs épargner systématiquement à l'aide de retenues à même leur salaire. Un beau réflexe. Mais leur budget n'est pas équilibré, et ils paient des taux d'intérêt élevés sur leurs dettes. Au bout du compte, ils sont perdants.
Impôts
D'ici la fin d'avril, vous devrez faire votre déclaration de revenus. N'oubliez pas de demander tous les crédits et déductions auxquels vous avez droit: Crédit de TPS et TVQ, frais de déménagement, frais de scolarité, dons de bienfaisance, frais médicaux, frais de garde, prime au travail, soutien aux enfants...
Dans certains cas, le fisc vous les accordera même si vous les oubliez. Dans d'autres, vous n'obtiendrez pas un sou. De l'argent perdu!
Chose certaine, si vous ne fournissez pas de déclaration de revenus, vous ne toucherez pas les crédits remboursables (ceux auxquels les contribuables ont droit, même lorsqu'ils ne paient aucun impôt).