Depuis le début de l'année, Jean Coutu (T.PJC.A) n'est plus seulement pharmacien et détaillant. Il est aussi fabricant.

Depuis le début de l'année, Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]] n'est plus seulement pharmacien et détaillant. Il est aussi fabricant.

Pour un total non dévoilé, le groupe de Longueuil a mis la main sur Pro-Doc. Il s'agit d'un fabricant lavallois de produits génériques.

Pourquoi acheter un manufacturier de 40 employés?

«Parce qu'on veut avoir notre marque maison pour les génériques, explique François-Jean Coutu. Les marges de profit sont bonnes (40-50%). Ça vaut la peine. Et c'est une autre façon de faire croître notre entreprise.»

Jean Coutu achète pour 150 millions de dollars par année de médicaments génériques. Cette somme pourrait doubler d'ici trois ans parce que certaines molécules perdront leurs brevets.

Présentement, Pro-Doc compte 120 médicaments.

«On devrait en avoir presque 200 en janvier et 300 en juin l'an prochain, estime le président. Ça va couvrir 90% des médicaments génériques.»

Graduellement, les pharmaciens du groupe offriront les produits Pro-Doc à leurs clients.

«On va assurer une pérennité de cette marque, dit M. Coutu. Dans cinq ans, j'aimerais avoir une offre unique. Ça veut dire: aller au Jean Coutu de Mont-Royal ou de Magog et d'avoir le même accès à tous les médicaments Pro-Doc.»

Lors de son achat, à la fin de l'an dernier, Pro-Doc affichait des ventes de 12 millions. «Actuellement, on se rapproche de 25 millions. Et on veut se rendre à beaucoup plus l'an prochain», ajoute le dirigeant.

Pro-Doc fait sous-traiter une grande partie de sa production à d'autres laboratoires comme Apotex et Pharmascience.

À RETENIR: FRANÇOIS-JEAN COUTU

> Rite Aid: «Notre investissement n'est pas fameux ces temps-ci. Il est parti de 6$US et quelques et il est rendu autour de 88 cents US l'action. C'est dommage. Nous, on a pris une décision il y a un peu plus qu'un an, compte tenu qu'on avait encore 24 mois d'intégration à faire, des changements informatiques et une relocalisation du siège social. Tout ça représentait énormément de dépenses. Plutôt que de rester exploitant, on s'est dit que ce serait plus intéressant de devenir investisseur. On a laissé le soin d'intégrer à une chaîne encore plus grosse, Rite Aid, qui avait déjà 3000 pharmacies. »

> Valeur : «Ce n'est pas vrai que Rite Aid vaut 88 cents US l'action. Ça vaut plus que ça. Ils font 330 millions de prescriptions aux États-Unis. C'est une question de temps avant que ça retombe sur ses pattes.»

> Décision: «On va prendre nos décisions si on voit que Rite Aid stagne. Il ne faut pas oublier que ça fait un an qu'on est au conseil d'administration. Ils ont fait des gestes dernièrement dans le sens qu'on voulait. On va voir comment ça va fonctionner. Après on verra. On va prendre la meilleure décision pour nos actionnaires. On attend le moment idéal pour savoir si ça vaut la peine de continuer ou si, au contraire, il est temps de passer à autre chose.»