Même Goldman Sachs, meneur mondial depuis 2001 parmi les firmes offrant des conseils lors de rachats, se prépare à une baisse de revenus tirés de fusions et d'acquisitions l'an prochain tandis que le ralentissement économique affectera le marché des acquisitions par emprunt.

Même Goldman Sachs, meneur mondial depuis 2001 parmi les firmes offrant des conseils lors de rachats, se prépare à une baisse de revenus tirés de fusions et d'acquisitions l'an prochain tandis que le ralentissement économique affectera le marché des acquisitions par emprunt.

Il se peut que la valeur des transactions chute de 20% par rapport au niveau record de 3900 milliards US atteint cette année, estiment les patrons de JP Morgan Chase & Co., Lehman Brothers Holdings et Bank of America.

Cette situation est susceptible de réduire les commissions empochées à Wall Street et de contribuer à la première baisse des bénéfices chez Goldman Sachs depuis 2002, dernière année où les fusions et acquisitions ont décru, selon des analystes sondés par l'agence Bloomberg.

Les firmes d'acquisitions par emprunt, responsables de la moitié des 10 plus importantes transactions cette année dans le monde, doivent maintenant faire face à des coûts de financement qui ont plus que doublé depuis juin dernier et qui sont à leur niveau le plus haut en quatre ans.

La cadence des acquisitions a diminué de 33% depuis la fin du deuxième trimestre au moment où les dirigeants de différentes entreeprises, dont Virgin Media et Cadbury Schweppes, ont remis à plus tard la vente d'actifs dans un contexte de ralentissement de la croissance économique dans divers pays, des États-Unis jusqu'à la Grande-Bretagne.

«C'est, pour un temps, la fin d'une époque marquée par de très grosses acquisitions par emprunt», explique Piero Novelli, chef londonien de la division des fusions et acquisitions de UBS AG, première banque suisse.

L'arriéré des commissions d'activités de banque d'affaires de Lehman Brothers est inférieur à ce qu'il était précédemment cette année, indiquait jeudi dernier Erin Callan, directrice financière de cette maison de courtage, après que celle-ci, qui se classe au quatrième rang au sein de cette industrie aux États-Unis, a annoncé que ses bénéfices avaient chuté de 12% au quatrième trimestre. Mme Callan estime que les activités de fusions et acquisitions reculeront de 20% l'an prochain.

Ses commentaires font écho aux propos de David Viniar, directeur financier de Goldman Sachs, qui indiquait en septembre dernier que les revenus de banque d'affaires de la firme la plus rentable à Wall Street avaient baissé par rapport au niveau record atteint au deuxième trimestre.

«Nous sommes dans un environnement très différent de celui d'il y a un an», observe Stefan Selig, chef new-yorkais de la division mondiale des fusions de Bank of America.

La valeur des transactions pourrait chuter de 15 à 20%, ajoute-t-il.

La taille des acquisitions est aussi susceptible de dépendre de l'économie américaine, dont la croissance devrait être aussi modeste que 1,8% l'an prochain, selon la Réserve fédérale américaine (Fed).

Ce serait là l'essor le plus timide depuis 2002, année où les fusions, à l'échelle mondiale, avaient reculé de 29%.

La proportion des transactions aux États-Unis a chuté de 42% depuis le 1er juillet dernier, le niveau le plus bas depuis la première moitié de 2002, selon des données compilées par Bloomberg.

Les plus importants marchés annoncés lundi l'ont été aux États-Unis, dont l'accord formulé par Ingersoll-Rand pour acquérir, au prix de 10,1 milliards US, Trane, de Piscataway, au New Jersey, fabricant de climatiseurs de véhicules.