Malgré les apparences, cette année intense en fusions et acquisitions d'entreprises canadiennes n'a pas eu lieu à sens unique, en faveur des capitaux étrangers.

Malgré les apparences, cette année intense en fusions et acquisitions d'entreprises canadiennes n'a pas eu lieu à sens unique, en faveur des capitaux étrangers.

Plusieurs entreprises et des fonds d'investissement d'origine canadienne ont aussi effectué des transactions à l'étranger d'une rare ampleur.

«En fait, quant au nombre de transactions, des capitaux canadiens ont continué de faire plus d'acquisitions à l'étranger que l'inverse au Canada, par des acheteurs étrangers», souligne Ian Macdonell, de Crosbie & Co., une firme-conseil en fusions et acquisitions (F&A) de Toronto.

«C'est avec la valeur des transactions que ça change, explique-t-il. Car depuis quelques années, plusieurs acquisitions au Canada par des capitaux étrangers ont été beaucoup plus grosses que celles d'entreprises canadiennes dans d'autres pays.»

En particulier, souligne M. Macdonell: l'afflux de F&A d'entreprises de ressources naturelles et d'énergie, à coups de milliards de dollars venus des États-Unis et d'outre-mer.

Une conséquence statistique: environ 55% du montant total des F&A d'entreprises canadiennes en 2007 engageait des capitaux étrangers. C'est une proportion deux fois plus élevée qu'il y a quatre ans, selon les données compilées par Corsbie & Co.

Néanmoins, de l'avis de professionnels des F&A, ce pourcentage représente un haut sommet d'exception, gonflé par des transactions comme l'achat d'Alcan par Rio Tinto, de Londres.

Pendant ce temps, des entreprises d'origine canadienne ont réalisé des transactions d'une ampleur considérable à l'étranger.

En édition électronique et en information, le groupe d'origine torontoise Thomson, contrôlé par la plus riche famille au Canada, a fait mainmise sur la britannique Reuters pour 17,5 G$ US. Le but: former un nouveau géant mondial de l'information d'affaires livrée électroniquement.

Par ailleurs, le holding torontois Onex, dirigé par Gerry Schwartz, a réalisé des transactions remarquées aux États-Unis.

Avec son vis-à-vis américain Carlyle, Onex a acquis Allison Transmission, un gros fournisseur de pièces de véhicules lourds, au coût de 5,6 G$.

Onex a aussi mis la main sur la division d'imagerie médicale de Kodak pour 2,5 milliards.

Une autre société torontoise, Brookfield, qui gère 90 G$ d'actifs, a fait de gros achats hors du Canada en 2007.

Elle a payé 6,5 G$ US pour un géant australien de l'immobilier et des travaux civils (Multiplex), et 2,1 G$ US pour la forestière américaine Longview Fiber.