La construction des 67 éoliennes du parc d'Anse-à-Valleau, près de Gaspé, bat son plein.

La construction des 67 éoliennes du parc d'Anse-à-Valleau, près de Gaspé, bat son plein.

Le projet de Cartier Énergie éolienne totalise 180 M$ et mobilise des centaines de travailleurs gaspésiens.

Le jour de la visite du Soleil, les travailleurs s'affairaient à fixer les pales au moyeu des éoliennes. Une manoeuvre qui se déroulait sur le plancher des vaches, histoire de prendre de l'avance en attendant la prochaine accalmie... de vent.

Normand Prévost, le directeur du chantier, s'attendait bien sûr à ce qu'il vente sur l'emplacement d'un parc éolien. Mais pas autant que ça.

«Quand le gros crochet des grues de 400 tonnes se balance, c'est signe qu'il vente fort!» dit-il en montrant le mastodonte.

La pointe en juillet

Malgré les bourrasques, les travaux du parc de 100,5 mégawatts vont bon train. En effet, une vingtaine d'éoliennes sont déjà assemblées.

Les 38 kilomètres de chemins sont tracés. Et 240 travailleurs, dont plus de la moitié sont Gaspésiens, s'activent sur le chantier. Ce nombre atteindra 275 en juillet, au moment de de la pointe des activités du chantier.

Construction LFG, de Saint-Omer, dans la Baie-des-Chaleurs, a envoyé 34 employés sur le chantier, soit le tiers de son effectif.

«C'est un chantier très important pour nous. Une bonne partie de notre main-d'oeuvre y travaille. C'est un nouveau créneau qu'on développe et c'est important pour nous d'en être», affirme Léger Lemieux, gestionnaire pour LFG.

La construction des tours des éoliennes d'Anse-à-Valleau a occupé les 130 employés de Marmen, à Matane, pendant cinq mois. Quand l'usine de LM Glasfiber à Gaspé aura terminé les pales, 200 employés s'y seront affairés pendant l'équivalent de trois mois à temps plein.

Trente-cinq travailleurs de Transport SRS, basés à Murdochville, s'emploieront ensuite à charrier les tours et les pales vers le chantier jusqu'à la mi-août.

Le village s'anime

Les travaux animent Anse-à-Valleau, un village de 300 habitants d'ordinaire plutôt tranquille.

«Deux de mes neveux et mon fils transportent du gravier sur le chantier. Ils sont bien contents parce qu'ils ont gagné tout l'hiver», raconte Blandine Poirier, propriétaire du Motel-Camping des Ancêtres.

Le chantier lui permet, à elle aussi, de faire de bonnes affaires.

«On a transformé nos motels en bachelors et on héberge des travailleurs. Six ont installé leur roulotte sur notre camping. Et les gens du village qui ont des maisons libres les ont louées.»

Le calme reviendra vers la fin d'août à Anse-à-Valleau, lorsque la construction sera complétée. La mise en service des éoliennes s'étirera jusqu'au mois d'octobre. Seulement 10 personnes travailleront ensuite de façon permanente à l'entretien du parc.