Aux commandes d'Exeltech (V.XLT) depuis sept ans, Derek Nice, et son co-pilote Serge Bourbonnais, ont traversé de graves tempêtes.

Aux commandes d'Exeltech [[|ticker sym='V.XLT'|]] depuis sept ans, Derek Nice, et son co-pilote Serge Bourbonnais, ont traversé de graves tempêtes.

Mais cela ne les a pas empêché de poursuivre leur plan de vol.

En 2000, cinq mois après avoir lancé l'entreprise spécialisée dans les services d'entretien et de réparation pour les avions commerciaux, les attentats du 11 septembre plongeaient l'industrie aérienne dans la pire crise de son histoire.

Cinq ans plus tard, à peine relevée de cette catastrophe qui lui avait fait perdre le trois quart de ses revenus, Exeltech n'était pas au bout de ses peines.

Deux mois après avoir fusionné avec NordTech Aérospatiale leur principal client, Jetsgo, faisait faillite ...

«Après avoir survécu à de tels chocs, Exeltech est une compagnie beaucoup plus forte maintenant, dit M. Nice. Elle a développé ses créneaux d'affaires et elle se concentre sur ces objectifs de croissance.»

La société a profité de la situation pour se concentrer dans la maintenance d'avions régionaux, comme les jets (Bombardier CRJ 200 et 700 et Embraer 135 et 145) et les turbopropulseurs (Dash 8, Saab 340, etc.).

Aujourd'hui, la société de 500 employés prend de l'altitude. Et cela pourrait la mener loin, selon le gestionnaire torontois Jean-François Tardif, de Sprott Asset Management.

«Exeltech a connu de gros problèmes mais ses activités de base ont continué à progresser à un taux approchant les 50% par an, dit-il. Elle continuera à avancer car elle a plusieurs projets de développement.» Sans compter, précise-t-il, que l'entreprise est devenue profitable.

À ses neuf premiers mois de l'exercice 2007, elle a engrangé un bénéfice net de 1 million, ou 1 cent l'action, par rapport à une perte de 1,6 millions, ou 1 cent l'action, pour la même période l'an passé.

Pendant ce temps, ses revenus sont passés de 27 millions à 35,5 millions.

L'analyste Cameron Doerksen, de Versant Partners, est très satisfait des résultats.

Il recommande l'achat de l'action d'Exeltech à titre «spéculatif».

Dans son dernier rapport, datant de février, le spécialiste a haussé ses prévisions de revenus à 46,4 millions cette année (BPA de 1 cent l'action) et à 56,5 millions en 2008 (BPA de 3 cents l'action).

«La société s'apprête à faire face à une augmentation de la production en remplaçant une de ses installations à Montréal et en prenant place dans le sud des États-Unis ou en Amérique latine.»

Quelques 70% de ses clients se trouvent aux États-Unis et 8% au Canada. Le reste provient des Caraïbes, de l'Amérique latine et de l'Europe.

«Nous livrons de la valeur, dit Derek Nice. Et cela se calcule en termes de qualité et de rapidité. Pas de prix.»

Pour profiter de son savoir-faire, ses clients, présents dans une vingtaine de pays, n'hésitent pas à faire voler leurs avions vers le Québec.

«Mais comme nous faisons de plus en plus affaire dans les Caraïbes et en Amérique latine nous avons décidé de nous rapprocher de nos clients», explique-t-il.

La décision n'est pas encore prise mais trois options sont envisagées: ouvrir une nouvelle installation, acheter un concurrent ou signer une entente d'impartition avec un client qui est en mesure de faire de l'entretien et de la réparation d'avions.

«Idéalement, on souhaiterait faire de l'impartition», confie le président.

En plus, Exeltech souhaite faire l'acquisition d'un compétiteur qui partage ses idées en termes de qualité et d'efficacité.

«Nous regardons des occasions et nous étudions différentes alternatives», souligne Serge Bourbonnais, vice-président, opérations et entretien.

Comme si ce n'était pas assez, la société doit aussi déménager son siège social de Dorval car il se trouve à l'intérieur des nouvelles limites de l'aéroport.

Pour l'instant, les dirigeants étudient un scénario pour fusionner ce bureau chef et l'usine de Dorval dans un même bâtiment.

«Même si nous souhaitons rester au Québec, nous évaluons aussi les offres des États du sud américain, précise le président. Contrairement à nos gouvernements, ils nous offrent des incitatifs pour s'installer chez eux.»

Pour faire avancer tous ces projets, Exeltech a annoncé un financement de 14,4 millions, en mai dernier.

Cette longue envolée vers de nouveaux sommets n'est toutefois pas sans risque.

«Nous devons améliorer, toujours plus, notre efficacité pour tirer notre épingle du jeu malgré l'arrivée de concurrents à bas coûts, dit le président. Il faut aussi réussir notre expansion géographique pour augmenter nos revenus à l'étranger.»

Malgré les défis, les observateurs sont optimistes.

Le cours cible de Jean-François Tardif est de 40 cents d'ici un an, sans compter le potentiel d'une possible acquisition.

«Le cours de l'action devrait bien se comporter car les profits continueront à augmenter», pense le gestionnaire.

Pour sa part, Cameron Doerksen vise un prix de 50 cents.

«Les résultats financiers pour ses trois premiers trimestres ont battu les attentes du marché, rappelle l'analyste. Je pense qu'Exeltech est en mesure de poursuivre sa performance.»