Les derniers mois ont été riches non seulement en rebondissements, mais aussi en enseignements pour les épargnants et les investisseurs.

Les derniers mois ont été riches non seulement en rebondissements, mais aussi en enseignements pour les épargnants et les investisseurs.

L'année aura notamment permis d'en découvrir plus sur la tristement célèbre affaire Norbourg.

Le scandale a fait assez de dégâts pour justifier la convocation à Québec, ces jours-ci, d'une consultation des parlementaires sur la protection des épargnants.

Au-delà des risques de marché (ou de rendement), bien des gens ont amèrement appris que l'univers des fonds communs de placement (FCP, souvent appelés fonds mutuels) peut comporter des risques de gouvernance.

Une coalition de représentants du monde universitaire et d'experts de l'industrie du placement en est venue à exiger que les promoteurs et les gestionnaires de produits d'épargne collective soient obligatoirement cotés en fonction des risques que leurs pratiques font courir à leurs clients et qu'un fonds soit créé pour indemniser les victimes d'écarts de conduite.

Tant qu'à être dans les initiatives gouvernementales, l'adoption du projet de loi 30 sur les régimes complémentaires de retraite à prestations déterminées (les meilleurs fonds de pension d'employeur) soumet ces derniers à l'obligation de constituer d'ici 2010 une « provision pour écarts défavorables », autrement dit un coussin pour garantir que les cotisants ne risqueront pas de voir leur rente promise amputée à la retraite.

Les coûts de ce changement et l'ajout d'une obligation de s'entendre avec tant les retraités que les participants actifs dans une entreprise donnée feront cependant en sorte qu'il deviendra plus difficile d'accumuler des surplus dans ces caisses pour bonifier les promesses d'un régime.

Fiducies de revenu

La troisième leçon, elle aussi d'origine gouvernementale mais au fédéral, nous a appris que, malgré les promesses contraires, les incitatifs les plus favorables ne sont jamais immuables.

Bien plus que les fantômes de l'Halloween, la fin dans quatre ans de la non-imposition directe des gains des fiducies de revenu d'entreprise a fait peur au marché boursier.

L'annonce du 31 octobre a coûté très cher aux détenteurs de parts, surtout ceux qui, malgré les avertissements, persistaient à attribuer à ces placements un niveau de sécurité comparable à celui des obligations.

Le volet positif de ce virage à 180 degrés du gouvernement fédéral est cependant la nouvelle possibilité (pour l'année 2007) offerte aux rentiers de fractionner leurs revenus de retraite par rapport à l'impôt.

Les fiducies du secteur pétrolier en particulier se voient néanmoins coupées d'une partie importante de leurs sources de financement.

Mais celles de type industriel qui sont assez bien gérées pour augmenter leurs distributions ont regagné une partie du terrain perdu.

L'impact sur un secteur qui était jusque-là en forte expansion a dévié beaucoup d'investisseurs vers les sociétés par actions traditionnelles générant des dividendes.

Les détenteurs de ces placements axés sur le dividende avaient déjà été avantagés par une réduction d'impôt (environ 3 %) qui bonifie ce genre de revenu provenant de sociétés canadiennes.

Ressources

L'ensemble des mouvements qui précèdent et l'évolution des marchés mondiaux des ressources ont aussi eu pour effet de concentrer la Bourse canadienne encore davantage dans le pétrole, les mines et métaux et les services financiers.

Les fluctuations importantes des cours du pétrole et des autres ressources minérales au cours de 2006 nous enseignent enfin qu'il peut être préférable de rechercher en partie à l'étranger la diversification nécessaire à tout portefeuille boursier.

À défaut de montants suffisants pour acheter des actions étrangères individuelles, le recours à des fonds spécialisés ou à des unités indicielles cotées en Bourse peut servir à atteindre cet objectif.

Il s'agit en somme d'exposer une partie d'un actif boursier à l'évolution de secteurs ciblés. En Asie ou dans les autres économies émergentes, on peut trouver des marchés faiblement corrélés avec celui du Canada.