Le gouvernement Harper respectera l'entente conclue entre Bombardier et les libéraux au sujet d'une aide fédérale au projet de la CSeries. En autant que les conditions stipulées au départ soient respectées.

Le gouvernement Harper respectera l'entente conclue entre Bombardier et les libéraux au sujet d'une aide fédérale au projet de la CSeries. En autant que les conditions stipulées au départ soient respectées.

C'est ce que le ministre de l'Industrie, Maxime Bernier, a déclaré hier au cours d'un bref point de presse accordé après avoir prononcé un discours devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

"Toutes les conditions de financement fédéral sont contenues dans une lettre d'engagement envoyée à Bombardier, a indiqué M. Bernier. Si Bombardier va de l'avant avec la CSeries et si la totalité des conditions de la lettre sont respectées, ce gouvernement respectera la signature du gouvernement précédent."

Or, le projet de la CSeries, une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, a subi plusieurs modifications au cours des derniers mois. Le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, a notamment fait savoir l'été dernier qu'il faudra un partenaire financier étranger pour faire décoller le projet.

"On parle d'équité, on parle de quelqu'un qui investirait dans le programme parce qu'il croit à son succès", a précisé M. Beaudoin il y a quelques semaines, à l'occasion du salon aéronautique de la National Business Aviation Association.

À l'origine, le développement de la CSeries devait nécessiter un investissement de 2,1 milliards US, qui devait être assumé à part égale par les gouvernements, les partenaires-fournisseurs et Bombardier elle-même.

Le gouvernement fédéral s'était engagé à investir 262,5 millions US et Québec, 87,5 millions US. Le Royaume-Uni s'était engagé pour sa part à effectuer un investissement de 340 millions US.

Le partenaire financier qui s'ajouterait maintenant à l'équation viendrait réduire le risque financier de Bombardier. M. Beaudoin a fait savoir qu'il s'agira probablement d'un partenaire étranger "parce qu'au Canada, nous sommes le seul avionneur pour ce genre d'investissement".

Mais il ne s'agirait pas de la Chine, qui devrait plutôt se joindre au groupe des partenaires-fournisseurs.

Le ministre Bernier n'a pas voulu dire hier si la venue d'un partenaire étranger changerait quoi que ce soit aux conditions édictées dans la lettre d'engagement remise à Bombardier.

"Bombardier discute avec des fonctionnaires d'Industrie Canada, a-t-il simplement déclaré aux journalistes. J'aurai des informations détaillées sur ces discussions-là dans les prochaines semaines."

Les prochains mois seront effectivement cruciaux pour le projet de la CSeries. M. Beaudoin a indiqué que l'entreprise devra décider d'ici la fin de son année financière, soit d'ici le 31 janvier prochain, si le projet ira de l'avant où s'il sera abandonné pour de bon. Bombardier avait décidé de mettre le projet sur la glace le printemps dernier, en ne conservant qu'une équipe de 50 personnes sur les 300 membres de l'équipe initiale.

Or, le projet a continué à évoluer, surtout du côté technique: M. Beaudoin a notamment fait savoir que, s'il prend son essor, l'appareil sera doté d'ailes fabriquées entièrement de matériaux composite. Le fuselage sera également plus court que ce qui était prévu à l'origine, ce qui permettra une économie additionnelle de carburant.

Plusieurs membres de l'industrie aéronautique québécoise ont assisté à la prestation du ministre Bernier hier dans l'espoir de le voir annoncer les intentions du gouvernement conservateur en ce qui concerne le programme Partenariat technologique Canada (PTC). Ce programme, qui permet au gouvernement d'investir dans des projets de recherche et développement, devrait venir à échéance le 31 décembre prochain dans sa forme actuelle. Le ministre Bernier a fait savoir qu'il travaillait activement à une refonte de ce programme.

M. Bernier n'a toutefois pas soufflé mot du PTC dans son discours. Il a plutôt choisi de venir en aide à sa collègue de l'Environnement, Rona Ambrose, en défendant la politique environnementale du gouvernement Harper.

Devant un auditoire formé de gens d'affaires en complets et cravates, il a annoncé une première mesure pour réduire les émissions polluantes: à partir du 1er décembre prochain, tous les nouveaux modèles de motocyclettes vendues au Canada devront se conformer à des normes plus rigoureuses en fait d'émission.