La menace terroriste qui a ébranlé Londres l'été dernier et qui a entraîné un important resserrement des mesures de sécurité dans les aéroports a coûté 18 millions de dollars à Gestion ACE Aviation, la société mère d'Air Canada.

La menace terroriste qui a ébranlé Londres l'été dernier et qui a entraîné un important resserrement des mesures de sécurité dans les aéroports a coûté 18 millions de dollars à Gestion ACE Aviation, la société mère d'Air Canada.

C'est ce qu'a révélé la direction d'ACE Aviation en conférence téléphonique hier, à l'occasion de la divulgation des résultats du troisième trimestre de l'entreprise.

Le 10 août dernier, la Grande-Bretagne a annoncé qu'elle avait déjoué un complot visant à faire exploser plusieurs appareils en route pour les États-Unis. Cette nouvelle a entraîné des annulations, une diminution des réservations et un déplacement des passagers vers des plaques tournantes à l'extérieur du Royaume-Uni et des États-Unis. En outre, les autorités de plusieurs pays ont réagi en resserrant les mesures de sécurité dans les aéroports.

"Lorsqu'il faut apporter un changement soudain à notre façon d'agir, il y a un impact, a affirmé le président et chef de la direction d'ACE Aviation, Robert Milton. Mais c'est maintenant derrière nous: il y a eu une reprise du trafic au Royaume-Uni et il y a un retour à la normale au niveau du trafic en général."

Il n'en reste pas moins que ces événements ont réduit les revenus d'ACE Aviation de 18 millions. Les revenus de la société ont quand même augmenté de 4% pour atteindre 2,95 milliards au trooss

isième trimestre de 2006. Le même trimestre de l'exercice précédent avait donné lieu à des revenus 2,83 milliards.

La hausse des prix du carburant a fait mal à l'entreprise: ACE Aviation a dû procéder à des déboursés additionnels de 87 millions au troisième trimestre de 2006 par rapport à la même période de l'exercice précédent.

Mais ce qui a fait vraiment mal, c'est un rajustement comptable du programme de fidélisation Aéroplan. Lorsque Air Canada a constitué Aéroplan en société en commandite, en 2001, elle a conservé la responsabilité des milles accumulés jusqu'au 31 décembre 2001.

Or, en vertu d'une nouvelle évaluation effectuée avec le concours d'actuaires indépendants, Air Canada a dû revoir à la hausse le nombre de ces milles qui devraient être échangés à l'avenir. Cette hausse oblige la société à inscrire une charge exceptionnelle de 102 millions pour faire face à ses obligations.

ACE Aviation a cependant pu inscrire un gain exceptionnel de 52 millions au troisième trimestre en raison de la vente de 1,25 million d'actions d'US Airways, ce qui lui a permis de réduire l'impact de la charge liée aux milles Aéroplan.

L'entreprise a ainsi déclaré un bénéfice net de 103 millions au troisième trimestre de 2006. Le même trimestre de 2005 avait donné lieu à un bénéfice net de 271 millions, mais cette somme comprenait des gains de change de 125 millions.

"C'est un troisième trimestre solide", a soutenu M. Milton.

Le grand patron d'ACE Aviation a indiqué que l'apparition d'un nouveau transporteur aérien sur le marché torontois, Porter Airlines, n'avait pas encore eu d'impact sur son entreprise.

"Il ne faut jamais prendre à la légère une nouvelle compétition, mais à venir jusqu'à maintenant, leur coefficient d'occupation n'est pas très élevé, a indiqué M. Milton. Il n'y a pas encore d'impact significatif."

Cela peut sembler surprenant à première vue, mais ACE Aviation pourrait tirer avantage des multiples délais qui marquent le programme A380 d'Airbus. C'est qu'Air Canada a entrepris de remplacer une partie de sa flotte avec des Boeing 777 et des appareils Embraer et que, dès la fin de l'année prochaine, le transporteur se retrouvera avec plusieurs appareils excédentaires.

"Compte tenu des problèmes qu'Airbus connaît avec l'A380, il risque d'y avoir une pénurie de capacité au cours des prochaines années, a indiqué M. Milton. Nous aurons alors la possibilité de sous-louer à profit nos appareils excédentaires."

Nadi Tadros, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, a déclaré que les résultats d'ACE Aviation étaient légèrement inférieures aux attentes. Il a cependant noté qu'avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 13 millions, les Services techniques d'Air Canada (ACTS) semblaient enfin avoir pris le chemin de la rentabilité.

L'action de catégorie A d'ACE Aviation a perdu 57 cents hier pour clôturer à 38,55 dollars à la Bourse de Toronto.