L'économiste de réputation internationale Stephen Poloz est un homme optimiste mais la conférence qu'il a prononcée mardi devant environ 200 gens d'affaires à Drummondville l'était moins.

L'économiste de réputation internationale Stephen Poloz est un homme optimiste mais la conférence qu'il a prononcée mardi devant environ 200 gens d'affaires à Drummondville l'était moins.

Invité par la Société de développement économique de Drummondville à l'hôtel Le Dauphin, M. Poloz, qui est premier vice-président et économiste en chef à Exportation et développement Canada (EDC), a parlé aux convives de la nécessité de s'adapter à ce qu'il appelle le nouveau paradigme commercial, un concept qui introduit les changements technologiques radicaux, les fluctuations du dollar canadien et la puissance du commerce chinois.

Selon lui, depuis le début des années 1990, le commerce international mondial a augmenté deux fois plus rapidement que le PIB mondial, faisant passer le taux de pénétration mondial - la part du commerce dans l'économie - de 40 % à 60 %.

En même temps, l'investissement direct étranger (IDE), qui alimente lui-même la croissance du commerce, a progressé à un rythme trois fois supérieur à celui du PIB.

Cette conjoncture, plus structurelle que cyclique, lui fait prédire un ralentissement, attribuable en grande partie à celui des États-Unis. "L'augmentation de la capacité de croissance mondiale ne sera pas suffisante pour empêcher un ralentissement économique en 2007. Les prévisions indiquent que la croissance mondiale devrait passer de 5,1 % en 2006 à 4,5 % cette année. Des signes de faiblesse apparaissent déjà aux États-Unis, principal moteur de la croissance mondiale. Comme le nouveau paradigme a resserré les liens du commerce mondial, le ralentissement se fera de façon synchronisée dans toutes les économies", souligne M. Poloz dans un document d'EDC qui a inspiré son allocution, au demeurant, toujours teinté d'humour.

M. Poloz fait la prédiction que "les exportations du Québec devraient diminuer de 2 % en 2007, après avoir progressé de 3,5 % l'an dernier. Le dollar canadien poursuivra son recul progressif, pour redescendre à 83 à 84 cents américains d'ici la fin de 2007 et à 82 à 83 cents américains d'ici la fin de l'an prochain".

Après sa conférence, il a confié à La Tribune: "Non, ce n'est pas un discours optimiste. D'où l'importance de s'adapter, la pression de s'adapter. Car, à mon avis, le ralentissement sera peu marqué; les prévisions indiquent qu'il sera de courte durée. Je remarque qu'il y a ici, dans la région de Drummondville, de belles histoires et je ne suis pas surpris car les PME sont tout juste de bonne taille pour être capables de s'ajuster et prendre avantage de la situation".