Pourquoi une déclaration fiscale alors que vos revenus trop minces vous dispensent, croyez-vous, de la joie de payer des impôts? Pourtant, une déclaration de revenus prouve que vous existez.

Pourquoi une déclaration fiscale alors que vos revenus trop minces vous dispensent, croyez-vous, de la joie de payer des impôts? Pourtant, une déclaration de revenus prouve que vous existez.

À partir de votre 19e année, vous avez droit aux crédits de TPS et TVQ, qui peuvent vous valoir 240 $ pour le premier et 160 $ pour le second.

Or, ces sommes ne sont versées que dans la mesure où vous en avez fait la demande dans une déclaration de revenus. «Qu'on ait eu des revenus ou non, produire une déclaration pour l'année où on atteint 18 ans vaut la peine», avise Simon Beauchemin, comptable agréé et conseiller en fiscalité chez Desjardins.

Il y a d'autres bonnes raisons de produire une déclaration.

Si vous avez gagné moins de 2000 $, vos cotisations à l'assurance emploi peuvent vous être remboursées. Même chose si votre employeur a montré trop d'enthousiasme dans les cotisations versées à la Régie des rentes du Québec.

Bref, même si aucun impôt n'a été prélevé, produire une déclaration vaut la peine.

Accumulez des droits REER (chanceux)

Apprenti contribuable :

Oui, bon, la retraite n'est peut-être pas votre première préoccupation, mais la production d'une déclaration dès vos premiers revenus vous permet aussi d'accumuler des droits de cotisation à votre régime enregistré d'épargne retraite (REER). Ainsi, si vous déclarez des revenus de 3000 $ pour l'année, vous inscrivez des droits de cotisation inutilisés de 540 $, dont vous pourrez profiter quand vous toucherez des fortunes en inventant des jeux vidéo. " Il semble peu important d'accumuler 540 $ de droits à 16 ans, mais ils peuvent être reportés indéfiniment, et ils pourront être très pertinents à 33 ans ", indique Simon Beauchemin.

Parent :

Quand votre enfant aura réussi à accumuler quelques modestes droits de cotisation, vous pourriez, si le coeur et le portefeuille vous en disent, lui céder une somme avec laquelle il inaugurera son REER. " L'argent peut fructifier à l'abri de l'impôt et sans que l'enfant s'en préoccupe ", indique Simon Beauchemin. Il pourra reporter les déductions fiscales et les réclamer quand ses revenus le justifieront. " Tout ça grâce aux droits qu'il a accumulés en produisant sa déclaration chaque année ", commente le conseiller.

Laissez tomber le logiciel pour le moment

Apprenti contribuable :

Vous êtes peut-être né avec un clavier et une souris entre les mains, mais pour la première déclaration, il vaut mieux remplir un bon vieux formulaire sur papier. De toute manière, même si vous produisez votre première déclaration avec un logiciel, vous ne pourrez l'envoyer par Internet. Vous devrez l'imprimer et la poster.

Avec un formulaire, vous aurez une meilleure vue d'ensemble de l'organisation d'une déclaration et vous comprendrez mieux les liens entre ses sections. " Une fois qu'on sera familiarisé, on pourra utiliser un logiciel, mais pour bien saisir la nature et le principe général d'une déclaration, le formulaire papier demeure pertinent ", soutient Simon Beauchemin.

Parent :

Votre enfant va enfin compatir aux affres que vous avez connues à l'ère du fisc préélectronique.

Remplissez les (bonnes) cases

Apprenti contribuable :

Ce n'est pas très compliqué : votre relevé d'emploi indique à quelle ligne inscrire les divers montants.

Ne vous laissez pas impressionner par les innombrables lignes : votre vie est simple, votre déclaration le sera aussi, malgré les apparences.

Vous n'aurez vraisemblablement que quelques inscriptions à faire : le revenu, les cotisations à l'assurance emploi, les retenues d'impôt à la source...

Parent :

Pour remplir sa déclaration rapidement, une des stratégies consiste à négliger les lignes inutiles. C'est là que vous pouvez vous rendre utile : indiquez à votre rejeton les sections qu'il peut sauter sans arrière-pensée.

Déduisez vos dépenses

Apprenti contribuable :

Une fois les revenus inscrits, vous appliquez les déductions qui réduiront votre revenu imposable et vous calculez les crédits qui diminueront votre impôt.

Au fédéral, les frais d'études postsecondaires, la somme relative aux études et la somme pour les manuels, pour lesquelles votre institution vous fournit un relevé, vous donnent droit à des crédits d'impôt - même si ce sont vos parents qui les ont payés.

Quand vos impôts sont réduits à zéro, la portion de ces frais qui demeure inemployée peut, à votre choix, être reportée à une année ultérieure ou cédée à vos parents, qui en trouveront l'usage.

Au Québec, les droits de scolarité ou d'examen ne peuvent pour l'instant être transférés aux parents. Mais, selon le dernier budget provincial, ils le seront à compter de l'année d'imposition 2007.

Même si vous n'en déduisez aucun, Simon Beauchemin recommande d'inscrire les frais dans l'annexe appropriée, question de ne pas les oublier l'année suivante.

Parent :

Vaut-il mieux que votre enfant vous transfère les frais inutilisés ou qu'il les reporte à son profit? À discuter avec lui. Mais voici l'opinion de Simon Beauchemin : " Il est préférable de les réclamer le plus tôt possible car, quels que soient les revenus, il s'agit d'un crédit fixe. Étant donné que ce sont souvent les parents qui les paient, je ne vois pas pourquoi on ne les leur transférerait pas. "

Vous pouvez bien sûr montrer cette citation à votre enfant.

Vous utilisez les transports en commun?

Apprenti contribuable :

Votre première déclaration tombe à pic : pour la première fois, les laissez-passer mensuels de transports en commun achetés à partir du 1er juillet peuvent vous donner droit à des crédits d'impôt - au fédéral à tout le moins. Mais si vous avez moins de 19 ans et que vous ne payez aucun impôt, vous n'en profitez pas. Parlez-en à vos parents.

Parent :

Si votre enfant a moins de 19 ans, vous pouvez déduire les laissez-passer sur votre déclaration. Mais il faut les avoir conservés

Frais médicaux

Apprenti contribuable :

Si vous êtes majeur, vous pouvez obtenir un crédit d'impôt pour les frais médicaux que vous avez engagés (ou que vos parents ont payés pour vous!) en déduisant les dépenses qui excèdent 3 % de vos revenus.

Peut-être même aurez-vous droit au crédit d'impôt remboursable pour les frais médicaux. Même si vous n'avez payé aucun impôt, il vous accorde un remboursement équivalant à 25 % des frais excédant 3 % de vos revenus, tant au fédéral qu'au provincial.

Parent :

Si votre enfant a moins de 19 ans, vous pouvez joindre ses frais médicaux à ceux du reste de la famille.