Le Québec sera épargné par la restructuration de la multinationale Alcoa, qui supprimera 6700 emplois dans le monde. La plus vieille des deux usines québécoises d'Alcoa, qui est condamnée à long terme, bénéficiera même d'un sursis de quelques années.

Le Québec sera épargné par la restructuration de la multinationale Alcoa, qui supprimera 6700 emplois dans le monde. La plus vieille des deux usines québécoises d'Alcoa, qui est condamnée à long terme, bénéficiera même d'un sursis de quelques années.

Des investissements de 200 millions de dollars seront réalisés à Baie-Comeau pour prolonger la vie de l'usine, a fait savoir hier le porte-parole de l'entreprise, Pierre Després. "Il a été décidé de ne pas laisser passer le temps sans rien faire."

La plus vieille série de cuves de l'aluminerie de Baie-Comeau doit être remplacée à moyen terme pour être conforme à la réglementation environnementale. Ce projet de modernisation de 1 milliard de dollars avait fait l'objet d'une entente avec le gouvernement de Bernard Landry avant d'être rejeté par le gouvernement libéral peu après son élection en avril 2003.

Plus de la moitié 1700 emplois de l'aluminerie de Baie-Comeau dépendent de cette modernisation, en suspens depuis deux ans. Pour réaliser le projet, Alcoa voulait obtenir un approvisionnement à long terme en électricité à tarif préférentiel, ce que le gouvernement de Jean Charest lui a refusé.

En attendant, les travaux en cours à l'usine de Baie-Comeau rendront les cuves de type Soderberg conformes à la réglementation environnementale qui sera en vigueur en 2010. Ce sursis de quelques années ne change pas le fait que les cuves devront être remplacées, a souligné le porte-parole d'Alcoa.

Ce délai pourrait toutefois permettre à Alcoa et au gouvernement du Québec de s'entendre sur les projets d'investissement actuellement paralysés, puisque les discussions entre les deux parties ont repris récemment, après deux ans de silence.

Un autre milliard

En plus de la modernisation de son usine de Baie-Comeau, Alcoa a besoin d'énergie pour doubler la capacité de son aluminerie de Deschambault, un investissement d'un autre milliard de dollars.

Hier, le porte-parole d'Alcoa a refusé de dire quoi que ce soit sur la nature de ces discussions. "Quand les gens se parlent, c'est toujours encourageant", s'est-il contenté de dire.

Les affaires vont bien pour Alcoa, qui est en train de boucler une année record en termes de profits. La restructuration annoncée mardi par Alcoa est la deuxième opération du genre en autant d'années. En juin 2005, l'entreprise avait réduit ses effectifs de 8300 personnes.

Comme ça arrive souvent en pareille situation, les marchés ont bien réagi à la nouvelle vague de suppression d'emplois. Le titre d'Alcoa a gagné 1,24$US à la Bourse de New York, pour clôturer à 30,43$US. Depuis un an, l'action s'est échangée entre 26,39$US et 36,96$US.