Le vice-président du Syndicat canadien des communications de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), Renaud Gagné, en a ras le bol des tactiques de négociations de l'entreprise Smurfit-Stone.

Le vice-président du Syndicat canadien des communications de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), Renaud Gagné, en a ras le bol des tactiques de négociations de l'entreprise Smurfit-Stone.

Après les concessions de plus de 2 M$ demandées aux travailleurs de La Tuque, l'entreprise a poursuivi son offensive auprès de ceux de Portage-du-Fort, en Outaouais, en leur demandant des concessions de 7 M$ pour éviter la fermeture de leur usine.

«D'autres compagnies qui sont aux prises avec des difficultés nous ont approchés pour faire des demandes de concessions, mais elles ne le font pas en sauvage en braquant une arme en même temps que leurs demandes. On discute et on examine ensemble comment on peut sauver de l'argent», lance M. Gagné.

«À La Tuque, avec 600 travailleurs, les concessions demandées étaient de 2,1 millions $. À Portage-du-Fort, ils demandent des coupures de 7 M$ aux 212 employés. C'est sûr que ça va se traduire par des coupes d'emplois», déplore le porte-parole syndical.

Le SCEP-FTQ, qui représente les travailleurs de l'usine Smurfit-Stone de Portage-du-Fort, s'insurge contre les tactiques de négociation de l'entreprise.

«On est conscient de la crise actuelle dans le secteur forestier, mais ce n'est pas une raison pour matraquer les travailleurs et négocier avec le couteau sur la gorge», dénonce Renaud Gagné.

«Ils demandent aux travailleurs de régler ça dans trois ou quatre jours, sans plan de restructuration, sans garantie et sans investissements, mais ils savent qu'en bout de ligne, les gens n'ont pas le choix», mentionne-t-il.

L'entreprise exige des concessions de l'ordre de sept millions de dollars aux syndiqués de Portage-du-Fort, sinon l'usine sera fermée. Elle n'a donné que quelques jours de délai aux travailleurs pour se prononcer.

Le syndicat rappelle que lors de la dernière négociation, ces même travailleurs avaient accepté des concessions par rapport à ce qui s'était négocié ailleurs, justement pour donner un coup de main à la compagnie.

«Et aujourd'hui, après avoir obtenu des concessions ailleurs au Québec et en Ontario, la compagnie en exige encore plus», souligne M. Gagné.

«Ce n'est certainement pas une situation soudaine et imprévue. Alors pourquoi imposer des délais de deux ou trois jours et ne pas avoir procédé à un plan d'ensemble, si ce n'est que pour profiter de la situation. Et c'est sans compter qu'ils attendent la période des vacances pour faire leurs demandes. Une belle façon de souhaiter bonnes vacances aux travailleurs», dénonce M. Gagné.

Le SCEP représente les travailleurs dans sept usines de Smurfit-Stone au Québec, soit La Tuque, Matane, Portage-du-Fort ainsi que trois usines situées à Montréal et celle de New Richmond qui est présentement fermée.

«On ne pourra plus permettre indéfiniment à cet employeur d'agir ainsi, mais Smurfit-Stone n'est pas très «parlable» alors nous allons continuer à les dénoncer», lance Renaud Gagné.

Quant à la philosophie du géant américain ayant son siège social à Chicago, le représentant de la FTQ se fait peu d'illusions.

«Il est ici question d'une très grande entreprise qui compte 150 usines. Ils ont fermé New Richmond malgré les profits de six et huit millions $, alors en matière de conscience sociale, ce n'est vraiment pas très fort», opine M. Gagné.