Toutes les transactions boursières récentes des dirigeants et administrateurs de la Bourse de Montréal (T.MXX) font actuellement l'objet d'une surveillance de la part de l'Autorité des marchés financiers.

Toutes les transactions boursières récentes des dirigeants et administrateurs de la Bourse de Montréal [[|ticker sym='T.MXX'|]] font actuellement l'objet d'une surveillance de la part de l'Autorité des marchés financiers.

C'est ce que confirme le porte-parole de l'Autorité des marchés financiers, Frédéric Alberro.

L'AMF va notamment vérifier s'il y a eu délit d'initiés dans l'importante transaction du grand patron de la Bourse de Montréal que j'avais rapportée dans ma chronique du lundi 20 août dernier.

Le 2 août, le président et chef de la direction de la Bourse de Montréal, Luc Bertrand, avait investi près de cinq millions de dollars pour acquérir 150 730 actions (à 33$) de la Bourse de Montréal.

Cela portait sa position dans le capital-actions de l'institution montréalaise à 1,4 million d'actions.

Un bon tuyau

J'avais vu dans cette transaction un sacré bon tuyau! Pour attirer votre attention, voici ce que j'écrivais dans cette chronique du 20 août: «Comme la Bourse de Montréal fait partie des entreprises susceptibles de faire l'objet d'une éventuelle prise de contrôle ou d'une fusion et qu'il s'agit d'une société fort bien gérée, faisons confiance à son PDG. Il est en bien meilleure position que n'importe qui pour savoir ce qu'il achète.»

Qu'est-il arrivé cette semaine à la Bourse de Montréal? Elle a annoncé sa fusion avec la Bourse de Toronto, une transaction qui a fait bondir le titre à plus de 39$.

Selon Jean-Charles Robillard, directeur des relations de presse et des communications de la Bourse de Montréal, aucune négociation, ni avec la Bourse de Toronto ni avec aucune autre, n'était amorcée quand son patron, Luc Bertrand, a fait cet achat de cinq millions de dollars.

Qu'à cela ne tienne. Le 2 août dernier, Luc Bertrand n'était pas le seul membre du conseil d'administration de la Bourse à acheter des actions additionnelles.

Deux autres administrateurs ont fait comme lui.

Selon le Bulletin de l'Autorité des marchés financiers du 3 août dernier, Jean Turmel, le président du conseil d'administration de la Bourse de Montréal, a déboursé 3,3 millions de dollars pour acquérir 100 000 actions.

Cette transaction portait à 400 000 le nombre d'actions qu'il détient de la Bourse de Montréal.

L'autre gros achat signalé dans le Bulletin de l'Autorité était celui de l'administrateur Stephen Wayne Finch, qui avait déboursé quant à lui un peu plus de 1,6 million de dollars pour acquérir 50 000 actions, ce qui portait à 371 573 actions sa position dans la Bourse de Montréal.

Céder des blocs d'actions

Le porte-parole de la Bourse de Montréal a par ailleurs confirmé à La Presse Affaires que, dans l'entente intervenue entre la Bourse de Toronto [[|ticker sym='T.X'|]] et la Bourse de Montréal, MM. Bertrand, Turmel et Finch se sont formellement engagés à céder leurs actions.

Michel Favreau, premier vice-président et chef de la compensation de la Bourse de Montréal, a acquis un bloc additionnel de 10 000 actions, pour un débours de quelque 300 000$.

Il a acheté 6000 actions le 15 août et 400 autres le lendemain. Il détient maintenant 310 000 actions de la Bourse de Montréal.

D'autre part, pendant que MM. Bertrand, Turmel, Finch et Favreau investissaient massivement dans le capital-actions de la Bourse de Montréal, deux hauts dirigeants vendaient massivement.

Les conseillers

Louise Laflamme a cédé, le 2 août dernier, un bloc de 100 000 actions (3,3 millions$) et Philippe Loumeau a liquidé toutes ses actions, soit 600 415 actions, pour un revenu brut de 19,8 millions.

Mme Laflamme et M. Loumeau agissent actuellement à titre de conseillers du PDG, Luc Bertrand. Ces deux conseillers quittent la Bourse de Montréal le 31 décembre prochain.