Dans un univers ultra-concurrentiel, comment les sociétés peuvent-elles arriver à croître? Chaque semaine, un chef d'entreprise nous présente ses stratégies, ses idées et ses conseils.

Dans un univers ultra-concurrentiel, comment les sociétés peuvent-elles arriver à croître? Chaque semaine, un chef d'entreprise nous présente ses stratégies, ses idées et ses conseils.

Au Québec, les marchés IGA sont au coude à égalité avec Loblaws et Metro.

«Mais dans l'île de Montréal, nos parts de marché sont moins grandes que dans le reste de la province», constate Marc Poulin, président de Sobeys Québec.

Qu'à cela ne tienne, le deuxième épicier québécois a bien l'intention de prendre la place qui lui revient.

Pour les «trois ou quatre» prochaines années, IGA veut ajouter annuellement deux ou trois magasins d'au moins 25 000 pieds carrés chacun sur le territoire montréalais.

Chaque magasin nécessitera un investissement total d'environ 10 millions, partagé entre les marchands, le groupe Sobeys et les promoteurs immobiliers.

«Nous sommes partis en retard dans la région de Montréal, mais nous sommes en train de reprendre le terrain perdu», souligne M. Poulin.

L'an prochain, pour l'ensemble du Québec, le groupe investira l'équivalent de 150 à 200 millions pour construire, rénover et déménager une vingtaine de magasins.

De ce nombre, une dizaine de projets auront lieu dans la grande région de Montréal, incluant les couronnes nord et sud.

Parmi eux, un magasin de 45 000 pieds carrés sera construit à Pointe-Claire.

Ailleurs, sur le reste du territoire, le magasin de Contrecoeur sera relogé dans la ville et agrandi à 25 000 pieds carrés. Un autre, de 20 000 pieds carrés, sera construit à Prévost dans les Basses-Laurentides.

Toute cette expansion a été rendue possible par le déploiement du plan stratégique 2000-2001, explique le dirigeant.

«Nous avons investi beaucoup de capital pour rénover et agrandir le réseau des IGA au Québec», dit Marc Poulin.

Le groupe a aussi mis l'accent sur l'offre et la fraîcheur des produits, sur la qualité des services et sur la proximité du personnel.

«Nous avons été les premiers à créer une bannière comme Extra afin de répondre aux nouveaux besoins de la clientèle», ajoute-t-il.

Par ailleurs, Marc Poulin est satisfait de l'expansion de la chaîne d'épiceries santé Rachelle-Béry, achetée l'an dernier.

Ces magasins spécialisés sont passés de 5 à 18 (en incluant les anciennes boutiques Natriga).

«Ce réseau n'est pas encore rentable, mais il nous permet de développer nos connaissances dans les produits biologiques et d'améliorer notre expertise dans les suppléments alimentaires et les produits naturels», explique-t-il.

Treize boutiques sont annexées à des marchés IGA.

D'autres options sont aussi considérées. «On effectue des tests pour vendre les produits à l'intérieur de nos supermarchés, notamment dans des miniboutiques dans la section des produits beauté/santé», précise le président.

Cinq épiceries santé Rachelle-Béry offrent aussi des produits préparés.

Le plan d'affaires prévoit ajouter deux ou trois magasins l'an prochain.

De plus, ajoute Marc Poulin, un service de vente par internet, nouvellement disponible à l'adresse: www.rachellebery.ca, sera lancé officiellement le mois prochain.

L'entrepriseSobeys Québec approvisionne en biens et services environ 1500 marchands indépendants: 249 IGA, 234 Boni-Soir, 186 Le Dépanneur, 94 Marché Bonichoix, 93 Omni, 31 Marchés Tradition, 18 Rachelle-Béry et 16 Voisin.

Défi

Augmenter la part de marché de la bannière IGA dans le Grand-Montréal.

Stratégies

Construire, rénover et déménager une dizaine de magasins par année dans cette région.

À retenir

«Bon an mal an, depuis l'année 2000, on fait entre 20 et 25 projets d'agrandissement, de relocalisation ou de construction de nouveaux site pour les IGA.»

«La croissance de la bannière IGA au cours des dernières années a été le double de celle de la croissance du marché alimentaire québécois.»

«On mise sur des prix compétitifs, sur la qualité et sur une offre améliorée de produits périssables basée sur la fraîcheur, le prêt-à-manger et les produits biologiques. Environ 50% de notre espace est dédié aux produits frais.»

«Nos marchands ont investi dans leurs magasins mais ils ont aussi investi avec leur personnel, à donner un service à la clientèle supérieur.»

«On vient d'obtenir une certification environnemental LEED pour notre magasin de St-Pascal-de-Kamouraska. C'est une première au Canada. On souhaite aussi avoir cette certification pour notre centre de distribution de Trois-Rivières.»

«Pour nous, la hausse du dollar canadien est une source de déflation. En ce moment, on vend nos fruits et légumes 8% à 10% moins chers qu'à la même date l'an dernier.»