Malgré la mondialisation, le secteur canadien des pièces d'automobiles continue de se concentrer presque exclusivement sur les marchés canadien et américain.

Malgré la mondialisation, le secteur canadien des pièces d'automobiles continue de se concentrer presque exclusivement sur les marchés canadien et américain.

Un rapport de la Banque Scotia sur le secteur mondial de l'automobile mentionne que General Motors, Ford et Chrysler comptent toujours pour près de 90% de toutes les expéditions des usines canadiennes de pièces d'automobiles.

Or, les trois grands constructeurs occupent une part de marché de 55% pour ce qui est des ventes totales de véhicules au Canada et aux États-Unis.

Le rapport indique que la valeur des pièces d'automobiles canadiennes dans chaque véhicule construit en Amérique du Nord est passée d'un sommet de 2019 $ en 2004 à 1869 $ l'an dernier, une diminution de plus de 7%.

Les fournisseurs de freins, de moteurs et de directions sont ceux qui subissent le plus de pression. Leur contenu par véhicule a perdu près de 20% au cours des deux dernières années, soit le double de la perte de l'ensemble du secteur.

En revanche, le rendement des sociétés se concentrant sur les sièges, les transmissions et les groupes motopropulseurs, ainsi que, dans une moindre mesure, l'emboutissage de métal, est à la hausse. Leurs expéditions en 2006 surpassent le sommet atteint par l'ensemble du secteur il y a deux ans.

Carlos Gomes, spécialiste du secteur automobile à la Banque Scotia, fait remarquer que le Canada compte sur plusieurs grandes sociétés de pièces d'automobiles qui continuent de gagner des parts de marché, même dans le contexte turbulent actuel.

Il précise que depuis l'an 2001, les deux plus importants fournisseurs canadiens de pièces automobiles ont vu leur contenu bondir de plus de 70% dans les véhicules nord-américains et atteindre 880 $ par véhicule. Toutefois, au cours de la même période, ajoute-t-il, le reste des fournisseurs canadiens a vu son contenu décliner d'environ 10%, tendance qui s'est accélérée l'an dernier.

Les expéditions de pièces d'automobiles canadiennes ont brusquement chuté au cours des deux dernières années, un grave retournement après plus d'une décennie de gains constants en fait de part du marché.

Cette situation tire son origine de la diminution de la production de véhicules par les «trois grands» d'Amérique du Nord, de l'augmentation du dollar canadien et de l'absence quasi totale d'exportations vers les marchés émergents et à la croissance très rapide d'Asie et d'Amérique latine.

M. Gomes souligne que les États engagés depuis longtemps dans la production automobile, soit le Michigan et l'Ohio, restent la destination de près de la moitié de toutes les exportations de pièces d'automobiles canadiennes vers les États-Unis. Par conséquent, le contenu canadien des véhicules construits dans le sud des États-Unis ne représente que le tiers du contenu canadien des véhicules construits au Michigan.