Le secteur manufacturier va continuer de souffrir de la concurrence des importations et du plus grand défi d'exporter en 2008 à cause du dollar fort.

Le secteur manufacturier va continuer de souffrir de la concurrence des importations et du plus grand défi d'exporter en 2008 à cause du dollar fort.

Ce n'est que le début, dit Stéphane Tessier, vice-président industriel du courtier Cushman & Wakefield LePage.

Il ne prévoit pas de différence marquée entre l'activité de 2007 et de 2008 dans son secteur. «La demande pour des locaux industriels va augmenter en 2008, mais de façon limitée».

«C'est sûr que la vigueur du dollar ne va pas aider, après les problèmes causés par les importations d'Asie, déclare-t-il. Par contre, il y a toujours des projets de construction. Ça bouge, surtout dans la construction sur demande. Les immeubles industriels construits à des fins spéculatives ne représentent que de 15% à 20% du total, comme l'an dernier d'ailleurs.»

«Ce n'est pas comme si sept clients sur dix téléphonaient pour crier «au secours». Il y a toujours des projets lancés», confirme Brett Miller, directeur du courtier CB Richard Ellis pour l'est du Canada.

Avec son partenaire ING, Erbacon a construit un immeuble de 100 000 pieds carrés dans le parc industriel de Vaudreuil-Dorion, dans l'espoir d'attirer des locataires, mais il est toujours vacant, note Stéphane Tessier.

Par contre, Broccolini a construit des condos industriels de 110 000 pieds carrés, à Sainte-Anne-de-Bellevue, et les a loués en grande partie, dit-il.

Du côté des immeubles sur mesure, poursuit Stéphane Tessier, Canadian Tire se fait construire un immense centre de distribution de 1,6 million de pieds carrés, à Côteau-du-Lac, que la chaîne de magasins commencera à exploiter au printemps 2008, dit-il.

Dans l'Ouest-de-l'Île, à la hauteur des boulevards des Sources et Saint-Jean, à l'angle de l'autoroute 40, les pancartes se multiplient devant des immeubles industriels, mais «ce n'est pas récent, selon Stéphane Tessier. Ce marché est stable, mais pas très fort. Le taux d'absorption y est négatif cette année. Il n'y a pas assez de nouveaux locataires pour les locaux disponibles».

«Il n'y a rien d'anormal, ni de préoccupant dans ce secteur de l'Ouest-de-l'Île», ajoute Jean Laurin, président de la société canadienne de consultants immobiliers GVA Devencore.

«C'est un parc d'immeubles construits il y a plusieurs années, mais dans un secteur habituellement recherché.»

Le marché de l'Ouest-de-l'Île, qui comprend le parc de Saint-Laurent, demeure le principal ensemble d'immeubles industriels de la région de Montréal, avec des prix de location stables mais élevés, à plus de 3,25$ le pied carré, souligne Stéphane Tessier.

Le marché de Laval n'est pas à négliger, mais il connaît des difficultés cette année, malgré des taux de location plus bas, dit-il.

«Il n'y a presque plus de terrains disponibles à Saint-Laurent, donc les compagnies vont s'établir à Laval et à Vaudreuil, explique Stéphane Tessier. Les terrains se vendent de 10$ à 12$ le pied à Saint-Laurent, comparativement à 3$ à 6$ ailleurs.»

«C'est plus difficile à Laval cette année», confirme Brett Miller.

«Tech Craft a fermé un entrepôt de 550 000 pieds carrés et la compagnie H2O, des locaux de 450 000 pieds, pour un total de un million de pieds carrés disponibles. À Boucherville, par contre, le marché est très fort. Au total, la région de Montréal va plutôt bien.»

Normalement, le taux d'inoccupation oscille entre 5% et 6% dans l'immobilier industriel, mais là, il dépasse 7%, selon Stéphane Tessier.

Il atteint même 8%, selon l'évaluation de Jean Laurin et de Brett Miller.