Le huard était en hausse pour la quatrième journée consécutive hier, plus longue séquence gagnante en un mois, au moment où le Canada affichait son neuvième surplus budgétaire d'affilée.

Le huard était en hausse pour la quatrième journée consécutive hier, plus longue séquence gagnante en un mois, au moment où le Canada affichait son neuvième surplus budgétaire d'affilée.

L'appréciation du dollar canadien reflète une économie en plein essor qui profite de la hausse des prix des produits de base. Le surplus budgétaire du gouvernement fédéral a été plus imposant que prévu, à 13,2 milliards, au cours de l'exercice terminé en mars dernier.

" L'économie canadienne bénéficie de soldes budgétaires relativement costauds et des prix élevés des produits de base ", souligne Dustin Reid, stratège principal en matière de devises de ABN Amro Bank, à Chicago. " Cela devrait continuer à donner de la force au dollar canadien ", ajoute-t-il.

Hier, le huard s'élevait à 89,78 cents US à Toronto, en hausse de 0,21 cents. Un dollar américain achète 1,1138 $CAN. Le redressement de la devise canadienne est le plus long depuis cinq jours consécutifs de hausse du 21 au 25 août derniers.

Le huard s'est apprécié de 4,3 % par rapport à la devise américaine cette année. Il a atteint 91,44 cents US le 31 mai dernier, un sommet depuis le niveau de 91,47 cents US observé le 4 janvier 1978.

L'économie canadienne, la huitième au monde, présentera une croissance de 2,9 % l'an prochain et de 2,8 % en 2008, en baisse par rapport aux prévisions de 3 % et de 2,9 % en avril dernier, indiquait la Banque du Canada en juillet dernier.

" Les investisseurs se sentent confiants en ce qui concerne le dollar canadien parce que le pays présente un surplus du compte courant et qu'il reçoit des investissements étrangers directs ", observe John Rothfield, stratège en chef en matière de devises de Bank of America, à San Francisco.

" Nous estimons que la valeur actuelle du dollar canadien comprend une prime de 10 % parce que la récente baisse des prix de l'énergie n'a pas encore été intégrée au prix, soutient M. Rothfield. L'écart des rendements donne aussi à penser que le dollar canadien est surévalué. "

Les produits de base forment environ 54 % des exportations canadiennes et 12 % de son économie, une affaire de 1,09 billion. Le prix du pétrole brut a chuté de 21 % depuis le niveau record de 78,40 $US le baril atteint en juillet dernier.

Le taux directeur en vigueur au Canada est inférieur à celui d'autres économies liées aux produits de base telles que l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Le Banque du Canada a laissé inchangé à 4,25 % son taux directeur en juillet dernier et encore une fois ce mois-ci après sept majorations de suite. Cette décision a été prise dans un contexte de ralentissement économique et de baisse des prix des produits de base.

Le taux directeur de la Nouvelle-Zélande est à 7,25 %. Celui de l'Australie s'établit à 6 %, un sommet de cinq ans, à la suite d'une majoration d'un quart de point en août dernier.

Les obligations du gouvernement canadien étaient en baisse, ce qui a poussé les taux de rendement à la hausse depuis un creux de huit mois.

Les analystes estiment que la réduction de la dette canadienne rendue possible par les surplus ne sera pas suffisante pour réduire l'offre d'obligations à échanger. Le surplus servira à réduire la dette, indiquait lundi le ministère fédéral des Finances.

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