Une dizaine d'importants actionnaires institutionnels des États-Unis et du Canada se mobilisent afin que la fusion des bourses de Toronto et de Montréal se matérialise.

Une dizaine d'importants actionnaires institutionnels des États-Unis et du Canada se mobilisent afin que la fusion des bourses de Toronto et de Montréal se matérialise.

Ces investisseurs ont tenu une conférence téléphonique jeudi pour pousser les deux places boursières à se diriger vers une union.

L'un d'eux est le courtier torontois Tom Caldwell, qui s'est récemment porté acquéreur de parts des deux entreprises, TSX Group Inc. [[|ticker sym='T.X'|]] et Bourse de Montréal Inc. [[|ticker sym='T.MXX'|]]. L'homme d'affaires refuse d'identifier d'autres militants de la fusion.

En entrevue avec LaPresseAffaires.com, le directeur des communications de la Bourse de Montréal, Jean-Charles Robillard, a affirmé que «la question de savoir où s'en va la Bourse de Montréal nous est posée tous les jours, chaque fois qu'on rencontre des investisseurs».

Après avoir rappelé que l'entente de non-concurrence sur le marché des produits dérivés entre les deux places boursières viendrait à échéance en 2009, M. Robillard a convenu que «c'est un débat qu'il va falloir faire». Dès à présent, «le débat se fait de façon continue».

Le directeur des communications de la Bourse de Montréal a assuré que l'institution québécoise ferait «tout pour être en bonne position» face à une concurrence qu'il ne limite pas à la Bourse de Toronto.

M. Robillard a souligné l'alliance passée avec le New York Mercantile Exchange (Nymex) qui a acquis 10% du capital de la Bourse de Montréal au début de l'année. Cette entente visait à lancer des contrats à terme sur l'énergie (pétrole brut, gaz naturel et électricité) à Calgary.

Il n'a cependant pas souhaité commenter les rumeurs voulant que des discussions se soient tenues cet été entre les Bourses de Montréal et de Toronto..

Le PDG de la Bourse de Montréal, Luc Bertrand, a récemment accepté d'aborder la question, tandis que son homologue torontois, Richard Nesbitt, ne semble pas contre une combinaison des activités, selon des sources non-identifiées du Globe and Mail.

Toutefois, certains dirigeants des deux entités s'y opposeraient, pour des raisons encore inconnues.

En avril dernier, Luc Bertrand déclarait qu'une concurrence de la Bourse de Toronto au Canada ne se ferait pas sans problèmes.

Bien qu'il se soit dit ouvert à une concurrence après 2009, M. Bertrand a réitéré qu'il serait difficile d'avoir des marchés des produits dérivés concurrentiels au pays, même s'il n'ignore pas l'intérêt exprimé par la bourse torontoise envers ce secteur.

Richard Nesbitt a quant à lui déjà indiqué que son entreprise était ouverte à des perspectives dans d'autres marchés, incluant les produits dérivés.

Selon des actionnaires favorables à la fusion, un regroupement permettrait des transactions de produits dérivés et d'actions canadiennes sur le même parquet, ce qui augmenterait le volume et diminuerait leurs coûts d'opération. Mais si les deux entités se disputaient un marché des produits dérivés qu'ils trouvent trop restreint pour deux bourses, TSX Group Inc. et la Bourse de Montréal Inc. en souffriraient tous les deux.