Après le Coke sans sucre, le Coke vanille ou sans caféine, les étalages des épiceries accueilleront bientôt le coca... non testé sur les animaux.

Après le Coke sans sucre, le Coke vanille ou sans caféine, les étalages des épiceries accueilleront bientôt le coca... non testé sur les animaux.

Coca-Cola et PepsiCo ont cédé cette semaine aux pressions d'un groupe américain de défense des droits des animaux et promis de cesser toutes les expérimentations in vivo facultatives.

Les deux multinationales américaines ont assuré le rassemblement People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) qu'elles n'utiliseraient plus de cobayes vivants, surtout des rats et des cochons d'Inde, pour perfectionner les formules de leurs boissons gazeuses pourtant destinées aux humains.

Elles ne financeront plus non plus de projets de recherche qui incluent des pratiques du genre et ce, à l'échelle mondiale.

Les seuls tests qui seront maintenus sont ceux exigés par les agences de santé publique pour garantir que les nouveaux produits vendus sont bel et bien sans danger.

Coca-Cola a donc mis un terme sur-le-champ au financement du projet d'un chercheur de l'Université du Commonwealth de Virginie sur la perception des saveurs chez les rats, qui partageraient, dans ce domaine du moins, certaines similitudes avec l'homme.

PETA affirme que Coca-Cola a déjà étudié l'impact des saveurs sucrées sur les muscles du visage en disséquant le faciès de chimpanzés vivants. Cette époque est révolue, a promis Coke.

PepsiCo assure de son côté qu'il n'avait jamais été en faveur de telles pratiques, «mais nous ne l'avions jamais établi dans notre politique d'entreprise. Maintenant, c'est fait», a indiqué la porte-parole Elaine Palmer, en entrevue au New York Times.

Pour PETA, il y a de quoi fêter. «Cela fait des années que nous menons ce combat. C'est une grande victoire, pas tellement pour nous, mais pour les animaux», a commenté hier Shalin Gala, de PETA.

Dans la longue liste d'entreprises que le groupe accuse de maltraiter les animaux, PepsiCo et Coca-Cola sont les plus importantes qu'il ait réussi à convertir. Pom Granate et Ocean Spray ont plié plutôt cette année. Unilever est la prochaine cible.

Aux États-Unis, de 11 à 15 millions d'animaux font l'objet de tests de laboratoire chaque année. Au Canada, c'est le lot de 2 à 2,5 millions d'animaux (surtout des souris, des rats et des poissons).

Un pourcentage important sert aux tests requis par Santé Canada et l'Agence de sécurité des aliments destinés à prouver l'innocuité des nouvelles molécules commercialisées par les entreprises. Un nouveau vaccin, par exemple, ou le nouvel ingrédient d'une crème de beauté.

Les autres cobayes sont utilisés pour la recherche fondamentale et clinique dans les universités et les centres de recherche financés par Ottawa.

«Ici, il n'y a pas de gros conglomérat qui développe des produits et qui serait susceptible de mener des tests purement «cosmétiques» (pour améliorer le potentiel de commercialisation d'un produit). C'est une question de développement industriel, ces entreprises se sont établies ailleurs», explique Clément Gauthier, président du Conseil canadien de protection des animaux, l'organisme chargé de la politique encadrant le soin et l'utilisation des animaux au pays.

«L'arrêt des tests cosmétiques par Coke et Pepsi est une bonne nouvelle», juge M. Gauthier. Par contre, il met en garde les consommateurs contre les produits étiquetés «non testé sur les animaux».

«Il n'y a pas un seul produit mis en vente au Canada sans que ses composantes aient été testées. Pas un seul pays ne l'accepterait, d'ailleurs.»

La formule finale d'un shampoing vendu à la pharmacie n'a peut-être pas été éprouvée par son fabricant, mais tous ses ingrédients l'ont déjà été à un moment ou un autre par le laboratoire qui en aura obtenu le brevet.

L'organisme PETA fournit, sur son site internet, une liste des entreprises qui ne font pas de tests facultatifs sur les animaux: www.peta.org.