Une maison au Québec, juillet 2020. Papa et maman s'apprêtent à se coucher. "Chéri, n'oublie pas de brancher l'auto", dit-elle avant de s'abandonner aux bras de Morphée.

Une maison au Québec, juillet 2020. Papa et maman s'apprêtent à se coucher. "Chéri, n'oublie pas de brancher l'auto", dit-elle avant de s'abandonner aux bras de Morphée.

Brancher l'auto en plein été: quel gaspillage, pourrait-on dire. Au contraire, notre couple fait sa juste part pour la protection de l'environnement. Il conduit une auto tout électrique.

Ce scénario futuriste fait rêver Hydro-Québec, qui vient de recevoir ses cinq premières autos tout électriques, dont la voiture de fonction du pdg Thierry Vandal, une Cleanova de la société française Dassault. Dans quelques années, la société d'État espère se lancer aux trousses des pétrolières.

"L'électricité a une place dans le transport terrestre, dit Thierry Vandal. À long terme, il n'y a pas d'autre solution que de réduire les émissions de CO2. Comme producteur d'énergie renouvelable, la voiture électrique est un créneau d'affaires intéressant."

C'est la filiale d'Hydro-Québec, TM4, qui a conçu le système de motorisation (le moteur et le propulseur) des Cleanova. Un investissement de 23,2 millions de dollars de la part d'Hydro-Québec, qui détient une participation de 82 % dans TM4, créée en 2002. Le Groupe Dassault possède une participation minoritaire de 18 % dans TM4, qui n'a pas l'intention de se lancer dans la production industrielle de ses moteurs. La filiale n'exclut pas la possibilité de toucher des redevances d'un partenaire d'affaires. "Nous ne sommes pas des manufacturiers automobiles. Hydro ne deviendra pas Renault ou Magna", tranche Thierry Vandal.

Le Groupe Dassault a produit deux modèles de Cleanova, qui convertit 96 % de son énergie en mouvement, comparativement à 35 % dans un véhicule à essence. Hydro-Québec a choisi le premier modèle, d'une autonomie de 220 kilomètres. L'autre contient un prolongateur d'énergie qui permet au véhicule de rouler 530 kilomètres.

Selon les calculs d'Hydro-Québec, le coût énergétique de la Cleanova est de 97 cents par 100 kilomètres. Celui d'une voiture à essence pour la même période: 8,60 $ par 100 kilomètres. Un automobiliste qui parcourt 18 000 kilomètres au cours d'une année économisera 1379 $ en optant pour une voiture électrique. Cette dernière ne lui coûtera que 175 $ d'électricité contre 1 554 $ d'essence.

Hydro-Québec n'a pas voulu dévoiler le prix d'achat de ses cinq Cleanova. Le pdg Thierry Vandal a précisé qu'ils ont été acquis pour "quelques centaines de milliers de dollars".

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